Tandja : « Le peuple a opté pour qu’on aille au référendum »
Le président du Niger Mamadou Tandja a expliqué mardi soir que c’était à la demande du peuple qu’il avait convoqué un réferendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de rester au pouvoir au-delà de la fin de son mandat.
"Le peuple est venu vers moi pour me demander de rester trois ans pour parachever ce que j’ai entrepris. (. . . ) J’ai dit qu’on va changer de Constutition parce que l’actuelle ne le permet pas", a-t-il déclaré à la télévision d’Etat.
"Le peuple a opté pour qu’on aille au référendum. (. . . ) Le président est tenu de convoquer un référendum", a poursuivi M. Tandja.
A 71 ans, le chef de l’Etat doit selon la Constitution actuelle céder le pouvoir le 22 décembre, au terme de son deuxième quinquennat consécutif.
Sérieuse crise politique
Mais il a convoqué un référendum sur une nouvelle Constitution devant lui permettre de rester dans son fauteuil jusqu’en 2012 dans un premier temps, puis de se représenter autant qu’il le souhaite.
Ce projet a plongé le pays dans une sérieuse crise politique.
Pour permettre la tenue du référendum, M. Tandja a dissous le Parlement puis la Cour constitutionnelle, a modifié le code électoral et s’est arrogé des "pouvoirs exceptionnels" pour gouverner seul par décrets et ordonnances.
"Coup d’Etat"
L’opposition a dénoncé "un coup d’Etat" et entend "user de tous les moyens légaux" pour empêcher le référendum.
Mardi, une délégation de l’ONU, de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), venue à Niamey pour tenter de désamorcer la crise, a rencontré M. Tandja et exprimé "les vives préoccupations de la communauté internationale", selon l’un de ses membres, le président de la commission de la Cedeao, Mohamed Ibn Chambas.
Menace de sanctions
La Cedeao, dont le Niger est membre, a déjà brandi la menace de sanctions allant jusqu’au blocus économique et l’isolement diplomatique.
La délégation ONU/UA/Cedeao s’est aussi entretenue avec des représentants de la société civile, le Premier ministre Seïni Oumarou et les chefs de l’opposition regroupée au sein d’un collectif opposé au projet de référendum, au cours de sa visite lundi et mardi.
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