Pape Diouf dit au revoir à l’OM

L’OM est entré hier soir dans une nouvelle période de crise de gouvernance. Pape Diouf n’est désormais plus président du club, pour cause de « divergences ». La décision a été prise lors d’une réunion à Zurich organisée par l’actionnaire principal du club, Robert-Louis Dreyfus.

Publié le 18 juin 2009 Lecture : 3 minutes.

Le propriétaire de l’Olympique de Marseille (L1) Robert Louis-Dreyfus a confirmé mercredi soir dans un communiqué que le président du club Pape Diouf quittait ses fonctions, en raison de "divergences". Il a également annoncé la nomination de son successeur "dans les prochains jours".

"Après cinq ans de présidence, Pape Diouf va quitter ses fonctions. Je tiens à le féliciter pour le travail accompli au sein du club. Il a été un grand président qui a oeuvré pour le bien de l’Olympique de Marseille", déclare "RLD" dans ce communiqué publié sur le site du club.

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"Malheureusement, les divergences apparues nous empêchent de poursuivre l’aventure. De nouveaux défis sont désormais à relever. Didier Deschamps, le nouvel entraîneur, les incarnera sur un plan sportif. Un nouveau président sera nommé dans les prochains jours", ajoute "RLD".

Ce communiqué, qui confirme des premières informations émanant plus tôt de sources proches du club, n’apporte aucun détail sur ces "divergences", ni sur la teneur de la rencontre entre l’actionnaire et Diouf mercredi à Zurich, qui a scellé le sort de ce dernier.

Il ne précise pas en particulier si Diouf a démissionné après s’être vu proposer de rester en poste, à certaines conditions, ou s’il a été débarqué en bonne et due forme.

Pape Diouf n’était pas joignable dans la soirée, pas plus que les habituels conseillers de "RLD", Boucobza, son conseiller juridique présent lors de la réunion, ou son porte-parole Vincent Labrune. Sitôt revenu de Zurich, l’ex-président marseillais, 57 ans, est entré en réunion à la Commanderie, siège du club, avec notamment le directeur sportif José Anigo et le secrétaire général Julien Fournier.

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Crise à l’OM

 Entamée en décembre 1996 lors de sa prise de contrôle du club, l’ère Louis-Dreyfus renoue en tout cas avec une instabilité mise entre parenthèse depuis la nomination de Diouf, désigné président du directoire en mai 2005 après être entré au club comme directeur sportif à l’intersaison 2004-2005. Avant lui, s’étaient succédé cinq autres présidents, dont "RLD" lui-même.

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Cette nouvelle crise ne va pas manquer de rouvrir le débat sur le mode de fonctionnement du club, avec un actionnaire – affaibli par une longue maladie – qui délègue à un président le quotidien et à un conseil de surveillance le contrôle de sa politique.

C’est précisément en raison d’un litige entre le président du conseil de surveillance Vincent Labrune et Diouf qu’est née et a prospéré la crise. En substance, Diouf estimait que Labrune, homme de confiance de Louis-Dreyfus, critiquait trop sa politique, notamment sur le recrutement et la masse salariale de l’effectif, y compris en dehors du club.

Diouf contestait aussi la légitimité de Labrune et, se prévalant de son travail depuis cinq ans, considérait qu’il n’avait pas de comptes à lui rendre. Ses absences répétées au conseil de surveillance, dont la dernière en date mercredi dernier a décidé de la convocation à Zurich, ont raidi la situation, tout comme les propos virulent de Diouf dans la presse contre Labrune.

"RLD" reprocherait également à son désormais ex-président la gestion du cas Gerets. A ses yeux, Diouf aurait ainsi une large part de responsabilité dans le départ du populaire et efficace coach belge.

De nombreuses interrogations subsistent

Diouf parti, les questions ne manquent pas: Anigo, qui a répété qu’il lierait son sort à celui de l’ancien agent et journaliste, le suivra-t-il? Que feront les supporteurs, qui appréciaient beaucoup Diouf?

"Nous sommes dégoûtés, on n’osait pas y croire. Pape symbolisait le renouveau du club", lançait ainsi mercredi soir Michel Tonini, vice-président des Yankees, menaçant par exemple de boycotter les produits dérivés.

Quel successeur, enfin, nommer à Diouf? Cela passera-t-il par un intérim du directeur général Antoine Veyrat, lui aussi proche de "RLD" avant la nomination d’un homme au profil plus "football"?. Le chantier marseillais est rouvert…

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