Thiaroye 1944 : « Nous, Sénégalais et Africains, avons la possibilité d’écrire notre propre histoire »
La bataille mémorielle a repris, entre Dakar et Paris, autour du massacre de tirailleurs sénégalais, en décembre 1944, par les troupes coloniales. Décryptage en vidéo des enjeux de cette polémique qui, au-delà de débat historique, dit beaucoup des relations entre la France et le Sénégal.
Publié le 10 août 2024 Lecture : 1 minute.
Alors qu’Emmanuel Macron se prépare à accueillir en France plusieurs de ses homologues africains – parmi lesquels le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye –, le 15 août, à l’occasion des commémorations du débarquement de Provence, c’est une polémique dont le président français aurait sans doute préféré se passer. D’autant que cette « séquence » sur la série d’événements très minutieusement préparée dans le cadre de ce que d’aucuns qualifient d’« inflation mémorielle » du président français doit porter une lumière particulière sur les « combattants venus de l’étranger ».
« Morts pour la France »
L’annonce de la reconnaissance du statut de « mort pour la France » à une poignée de tirailleurs sénégalais tués lors du massacre commis par les troupes coloniales françaises le 1er décembre 1944 à Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, a provoqué une controverse entre les deux pays. Près de 80 ans après ce que certains qualifient de « crime d’État », les autorités françaises peinent encore à reconnaître leur responsabilité, rechignent à donner l’accès à l’intégralité des archives, et continue de minimiser largement le nombre de morts tombés ce jour-là sous les balles françaises.
S’appuyant notamment sur les analyses croisées de l’historien sénégalais Mouhamadou Moustapha Sow, enseignant chercheur au sein de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, et de son homologue français Martin Mourre, auteur de Thiaroye 1944, histoire et mémoire d’un massacre colonial, notre décryptage vidéo vous permet de comprendre les enjeux de cette bataille mémorielle.
