Dakar négocie en urgence pour un report de l’élection présidentielle

Le groupe international de contact sur la Mauritanie et les différentes parties mauritaniennes ont accéléré samedi leurs négociations à Dakar, dix mois après le coup d’Etat, laissant espérer un accord sur un report de la présidentielle prévue dans une semaine.

Publié le 30 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

Toute la nuit, dans un grand hôtel, la médiation sénégalaise et les émissaires internationaux (Union africaine, ONU, Union européenne, Etats-Unis, Chine… ) ont discuté point par point avec les trois délégations mauritaniennes et n’ont suspendu la séance qu’à 05H30 (locales et GMT).

"On va se réunir en comité restreint pour peaufiner" le projet d’accord, a annoncé à l’AFP le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio.

la suite après cette publicité

De source proche des négociations, on évoquait un "report" de plusieurs semaines du scrutin présidentiel programmé le 6 juin.

Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, meneur du coup d’Etat du 6 août et candidat à la présidentielle, mène actuellement en Mauritanie une campagne constamment relayée par les médias publics. Et l’ex-chef de la junte est déjà donné grand vainqueur face à seulement trois candidats de moindre poids qui n’ont pas condamné le putsch.

Légitimer le coup d’Etat

Mais l’opposition est farouchement hostile à ce qu’elle qualifie de "simulacre" d’élection qui ne vise, selon elle, qu’à "légitimer le coup d’Etat". Elle a multiplié les manifestations pour exiger son report.

la suite après cette publicité

Depuis jeudi soir, les négociateurs ont travaillé sur un document de cinq pages, intitulé "accord cadre entre les trois grands pôles politiques mauritaniens", que l’AFP a pu consulter.

Ce projet prévoit la démission volontaire du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui avait été renversé le 6 août par les militaires, afin de favoriser la formation d’un gouvernement d’"union nationale".

la suite après cette publicité

Puis une "période transitoire constitutionnelle débutera par la signature par le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi d’un décret portant formation d’un gouvernement transitoire d’union nationale", selon ce texte.

Selon ce scénario, le chef de l’Etat déchu annoncerait "sa décision volontaire concernant la vacance constitutionnelle de la fonction de président de la République".

Jusqu’ici, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président élu démocratiquement élu de Mauritanie après 30 ans de régime militaire (1978-2007), se considère toujours comme le seul chef d’Etat légitime.

Apaisement et réconciliation

Le gouvernement d’union nationale fixerait une période "pour une révision exceptionnelle de la liste électorale, une émission des cartes d’électeurs ainsi que la vérification du fichier électoral".

La durée de la transition fait toujours l’objet de débats.

Le projet d’accord suggère également l’adoption de "mesures d’apaisement et de confiance" et d’"une loi d’amnistie générale".

"Les partis devront s’accorder sur la nécessité d’une amnistie générale, ceci implique comme geste d’apaisement et de réconciliation la libération de tous les dignitaires politiques arrêtés après le 6 août 2008 et accusés de corruption", est-il écrit.

L’opposition exige la libération du Premier ministre renversé le 6 août, Yahya Ould Ahmed Waghf, et de trois autres hommes qui ont été emprisonnés comme lui dans le cadre de l’affaire Air Mauritanie.

"Nous avançons vers un accord" avait déclaré dans la nuit Mohamed Ould Moloud, émissaire de la coalition de partis anti-putsch, le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD).

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Vent de sable

Abdelaziz, leur meilleur ennemi

Dakar essaie d’obtenir le report de la présidentielle

Iront, iront pas ?

Contenus partenaires