À un mois de l’élection présidentielle, Kaïs Saïed procède à un vaste remaniement ministériel

Le président tunisien a décidé de remplacer 19 ministres, dont ceux des Affaires étrangères et de la Défense, et trois secrétaires d’Etat, après le limogeage début août du Premier ministre, qui n’a pas été remplacé depuis.

La place du Gouvernement en haut de la médina, à Tunis. © Nicolas Fauque

La place du Gouvernement en haut de la médina, à Tunis. © Nicolas Fauque

Publié le 26 août 2024 Lecture : 2 minutes.

Le président tunisien Kaïs Saïed a procédé à un vaste remaniement ministériel, sans donner d’explications, à un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle. Dix-neuf ministres, dont ceux des Affaires étrangères et de la Défense, et trois secrétaires d’État ont été remplacés, après le limogeage début août du Premier ministre, qui n’a pas été remplacé depuis.

« Guerre de libération et d’autodétermination »

« Ce matin (…) le président de la République a décidé de procéder à un remaniement ministériel », a annoncé la présidence dans un communiqué diffusé le 25 août. Mohamed Ali Nafti, ancien diplomate ayant exercé dans plusieurs ambassades tunisiennes, notamment en Grèce, en Espagne et en Corée du Sud, est le nouveau chef de la diplomatie. Il occupait le poste de secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères lorsque Kaïs Saïed l’avait démis de ses fonctions en 2021.

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Khaled Shili, également ex-diplomate et ancien responsable au ministère des Affaires étrangères, est désigné ministre de la Défense. Il a notamment été ambassadeur en Jordanie. Selon la présidence, les trois nouveaux secrétaires d’État assisteront le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l’Agriculture et des ressources hydrauliques et celui de l’Emploi.

Le président Saïed brigue un second mandat présidentiel dans le cadre de ce qu’il a qualifié de « guerre de libération et d’autodétermination » visant à « établir une nouvelle république ». Face à lui lors de cette présidentielle prévue le 6 octobre, les deux autres candidats sont Zouhair Maghzaoui, un ex-député de la gauche panarabe, et un industriel quadragénaire, Ayachi Zammel, chef d’un parti libéral.

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Le 20 août dernier, l’ONG Human Rights Watch (HRW) avait affirmé qu’ « au moins huit candidats potentiels ont été poursuivis en justice, condamnés ou emprisonnés » et, de facto, « ont été empêchés de se présenter ». Il s’agit notamment des dirigeants de l’opposition Issam Chebbi et Ghazi Chaouachi, et de la cheffe du Parti destourien libre Abir Moussi, une figure de l’opposition nostalgique des anciens régimes de Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali.

« Après avoir emprisonné des dizaines d’opposants et de militants de renom, les autorités ont écarté presque tous les concurrents sérieux de la course à la présidence, réduisant cette élection à une simple formalité », a déclaré Bassam Khawaja, directeur adjoint de la division Moyen-Orient/Afrique du Nord pour HRW.

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Plusieurs candidats s’étaient notamment plaints d’avoir été entravés sur le plan administratif pour obtenir les formulaires de parrainages ainsi qu’un extrait de casier judiciaire.

(Avec AFP)

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