Arrestation de l’opposant algérien Fethi Ghares

Cette arrestation a lieu juste avant l’élection présidentielle du 7 septembre, qui voit le président Tebboune briguer un deuxième mandat. Elle intervient aussi alors que les mesures de contrôle imposées à Karim Tabbou, autre figure du Hirak de 2019, viennent d’être renforcées.

Fethi Ghares, porte-parole du Mouvement démocratique et social (MDS). © Fibladi

Publié le 28 août 2024 Lecture : 1 minute.

Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a annoncé « l’arrestation du responsable du MDS (Mouvement démocratique et social, interdit), l’ancien détenu d’opinion, Fethi Ghares, à son domicile et conduit au commissariat central, à Alger centre ».

Aucune convocation

Il a été interpellé par trois agents en civil à son domicile à Alger, a précisé son épouse. « Ils lui ont dit qu’il devait rendre des comptes, mais ils ne lui ont présenté aucune convocation », a-t-elle ajouté dans une vidéo sur Facebook. Les policiers ont assuré à son épouse qu’il allait être conduit au commissariat voisin, mais une fois sur place, d’autres agents lui ont assuré qu’il ne s’y trouvait pas. Aucune annonce officielle sur cette interpellation n’a été faite.

la suite après cette publicité

Militant connu de l’opposition de gauche et laïque, Fethi Ghares, 49 ans, s’était engagé en 2019 dans le mouvement de protestation populaire du Hirak, qui réclamait un changement radical du système de gouvernance en place depuis l’indépendance en 1962.

Le brief. Les clefs de l'actualité africaine dans votre boite mail

Chaque semaine, recevez les 5 infos de l'actualité africaine décryptées par nos journalistes.

Image

Fethi Ghares a été placé le 1er juillet 2021 sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach, dans la banlieue d’Alger et poursuivi pour « atteinte à la personne du président de la République », Abdelmadjid Tebboune, « outrage à corps constitué » et « diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’unité nationale » et « à l’ordre public ». Il a été condamné le 9 janvier 2022 à deux ans ferme avant que sa peine soit ramené en appel le 22 mars à un an de prison dont six mois ferme. À sa libération, il avait raconté à Jeune Afrique les conditions de sa détention dans cette épreuve où furent incarcérés à l’été 2019 de nombreux oligarques et anciens ministres de Bouteflika.

Son mouvement de gauche MDS, successeur du Parti communiste algérien, a par ailleurs été interdit en février 2023.

Cette arrestation a lieu à environ 15 jours de l’élection présidentielle du 7 septembre où le président Tebboune brigue un deuxième mandat.

la suite après cette publicité

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires