L’Assemblée générale de l’ONU réclame la fin de l’occupation israélienne des Territoires palestiniens

L’Assemblée générale de l’ONU a réclamé la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens dans les « 12 mois » et appelé à des sanctions contre Israël. Tel Aviv a exprimé sa colère contre cette résolution non contraignante, la qualifiant de « cynique ».

Le représentant palestinien Ryad Mansour après le vote sur les conséquences juridiques des actions d’Israël dans les territoires palestiniens au siège des Nations Unies, le 18 septembre 2024. © Bryan Smith / AFP

Le représentant palestinien Ryad Mansour après le vote sur les conséquences juridiques des actions d’Israël dans les territoires palestiniens au siège des Nations Unies, le 18 septembre 2024. © Bryan Smith / AFP

Publié le 19 septembre 2024 Lecture : 3 minutes.

La résolution débattue depuis le 17 septembre par les 193 États membres de l’ONU répond à l’avis rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) en juillet qui, se penchant sur l’occupation israélienne depuis 1967 à la demande de l’Assemblée générale, avait estimé que « la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite » et qu’Israël est « dans l’obligation (d’y) mettre fin (…) dans les plus brefs délais ».

Le texte, adopté par 124 voix pour, 14 contre (dont Israël, États-Unis, Hongrie, République tchèque, Argentine) et 43 abstentions, « exige » qu’Israël « mette fin sans délai à sa présence illicite » dans les territoires palestiniens et que ce soit fait « au plus tard 12 mois après l’adoption de cette résolution ». Le premier projet de texte donnait seulement six mois.

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« Cirque » palestinien

Une adoption « historique », a salué sur X la mission palestinienne à l’ONU. Une « victoire », selon le Hamas, qui a salué la « solidarité avec la lutte du peuple palestinien ». Même si les résolutions de l’Assemblée générale ne sont pas contraignantes, Israël a en revanche fustigé une « décision honteuse ». « Le théâtre politique qui porte le nom d’Assemblée générale a adopté aujourd’hui une décision biaisée qui est déconnectée de la réalité, encourage le terrorisme et nuit aux chances de paix (…), voilà ce à quoi ressemble le cynisme en politique internationale », a dénoncé sur X le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Oren Marmorstein. L’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon avait lui décrit à la tribune un « cirque » palestinien où « le mal est légitime, la guerre est la paix, le meurtre est justifié, le terrorisme est applaudi ».

La résolution « exige » le retrait des forces israéliennes des territoires palestiniens, l’arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisies, ou encore la possibilité de retour des Palestiniens déplacés. Elle appelle aussi les États membres à prendre des mesures pour mettre fin aux importations venant des colonies, et à la fourniture d’armes à Israël s’il y a des motifs « raisonnables » de penser qu’elles pourraient être utilisées dans les territoires palestiniens. Et aussi à prendre des sanctions contre les personnes participant « au maintien de la présence illicite d’Israël » dans les territoires occupés.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a salué une résolution « d’une grande importance », qui réaffirme le droit des Palestiniens à l’autodétermination. « Israël doit immédiatement écouter la demande de la majorité écrasante des États membres de l’ONU », a réagi Louis Charbonneau, de l’ONG Human Rights Watch, soutenant un embargo sur les armes vers Israël.

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À la tribune de l’Assemblée, l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour avait appelé les États membres à « choisir le bon côté de l’Histoire » en soutenant cette résolution, la première présentée au nom de l’État observateur de Palestine grâce à un droit tout récemment gagné. « Combien de Palestiniens doivent encore être tués avant qu’un changement se produise enfin pour stopper cette inhumanité? », avait-il lancé, quelques jours avant la réunion annuelle de haut niveau de l’Assemblée générale où la guerre à Gaza devrait dominer les discussions des dizaines de chefs d’État et de gouvernement attendus.

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Alors que le Conseil de sécurité est largement paralysé sur ce dossier en raison de l’utilisation répétée par les États-Unis de leur veto pour protéger leur allié israélien, l’Assemblée générale apporte régulièrement son soutien aux Palestiniens. En mai, l’assemblée avait apporté un soutien massif mais symbolique (143 voix pour, neuf contre, 25 abstentions) à l’adhésion pleine et entière des Palestiniens à l’ONU, bloquée par les États-Unis.

(Avec AFP)

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