Report sine die du procès dans l’affaire de l’avion présidentiel malien

Le procès avait débuté la dernière semaine de septembre. Il est renvoyé « afin que d’autres témoins puissent être entendus par la chambre d’instruction de la Cour suprême ».

L’avion présidentiel à l’aéroport de Sochi, en Russie, lorsqu’Ibrahim Boubacar Keïta venait participer au Sommet et au Forum économique Russie-Afrique, le 22 octobre 2019. © Yegor Aleyev/TASS/Sipa USA/SIPA

L’avion présidentiel à l’aéroport de Sochi, en Russie, lorsqu’Ibrahim Boubacar Keïta venait participer au Sommet et au Forum économique Russie-Afrique, le 22 octobre 2019. © Yegor Aleyev/TASS/Sipa USA/SIPA

Publié le 10 octobre 2024 Lecture : 2 minutes.

Ce procès, qui porte sur l’achat d’équipements militaires et d’un avion présidentiel en 2014, par le régime de l’ancien chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a été renvoyé sine die. « Nous renvoyons le procès afin que d’autres témoins puissent être entendus par la chambre d’instruction de la Cour suprême », a indiqué une source judiciaire à l’AFP.

Ministres et officiers sur le banc des accusés

L’achat d’un avion présidentiel pour des chiffres estimés à l’époque à près de 40 millions de dollars, ainsi que du matériel militaire à une société malienne, tous deux sans appel d’offres, avaient valu en 2014 au Mali des sanctions des institutions financières, notamment le gel pendant six mois des décaissements du Fonds monétaire international (FMI). Le montant des irrégularités supposées avait ensuite varié en fonction des sources.

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L’ex-Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, ministre de la Défense au moment des faits, avait été placé en détention en 2021 dans le cadre de cette affaire pour des accusations de « faux », « corruption », « favoritisme » et « trafic d’influence ». Il est décédé en prison en mars 2023 après avoir plaidé dans la presse son innocence. Ses partisans avaient accusé la junte de l’avoir laissé mourir en détention.

L’ex-ministre de l’Économie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, est quant à elle toujours en détention dans l’attente d’être jugée, tout comme certains officiers.

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Moustapha Ben Barka, ancien ministre et secrétaire général de la présidence malienne, aujourd’hui vice-président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), figure aussi parmi les accusés, mais n’est pas aux mains de la justice malienne.

« Je vous avais dit dès le début du procès que c’est un dossier vide. La junte voulait redorer son blason en se targuant de déclencher une lutte contre la corruption. C’est du ‘m’as-tu-vu’, de l’esbroufe et je dirais même un règlement de comptes contre des anciens hauts responsables de l’État, dont l’ancien Premier ministre Boubeye Maïga, mort en détention », s’est indigné Mohamed Chérif Koné, premier avocat général de la Cour suprême au moment des faits, et aujourd’hui opposant en exil.

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« Il y a un sentiment un peu trouble. Au cours de ce procès reporté sine die, des témoins à charge ont plutôt déchargé des accusés. Des documents importants qui pouvaient éclairer la cour n’ont pas été présentés ou n’existent pas », a de son côté réagi un responsable malien des droits humains, qui suit l’affaire.

(Avec AFP)

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