« L’ère Obama »: immense espoir dans le monde malgré quelques doutes

L’investiture mardi de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, a suscité confiance et espoir chez la plupart des dirigeants politiques à travers le monde, teintés parfois de scepticisme sur sa capacité à relever les immenses défis auquel il va être confronté.

Publié le 21 janvier 2009 Lecture : 4 minutes.

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"Je pense n’avoir jamais vu la communauté internationale attendre autant de l’élection d’un président américain", résumait mardi Madeleine Albright, secrétaire d’Etat sous la présidence démocrate de Bill Clinton.

Après la prestation de serment de M.Obama, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a salué le début d’un "nouveau chapitre dans l’histoire américaine comme dans l’histoire du monde".

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Le président français Nicolas Sarkozy s’est dit "résolu à travailler main dans la main" avec lui pour "relever ensemble les immenses défis" du monde.

"Affronter ensemble les défis actuels: la crise financière, la situation au Moyent-Orient et en Afghanistan", c’est ce à quoi l’a invité également le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi.

Le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, a estimé qu’avec lui les Etats-Unis s’efforceront de retrouver "un consensus moral" estimant que "la force de l’Amérique s’appuie essentiellement sur la profondeur de ses convictions et de ses idéaux".

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a quant à lui appellé l’Europe et les Etats-Unis à "joindre leurs efforts (…) pour traiter les grands défis de notre époque".

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Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a affirmé placer "beaucoup d’espoir et de confiance" en Barack Obama, tandis que M. Sarkozy lançait: "On a hâte qu’il se mette au travail et qu’on change le monde avec lui".

"C’est un moment extraordinaire pas seulement pour le peuple d’Amérique, mais pour tous ceux à travers le monde qui croient à la démocratie, à la liberté et au progrès", a déclaré le Premier ministre australien, Kevin Rudd.

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D’autres mettaient cependant en garde contre les espoirs excessifs. Car Obama hérite, à 47 ans, d’un pays aux prises avec deux guerres – en Irak et en Afghanistan – et avec une crise économique majeure, confronté à des défis multiformes, de la lutte contre le réchauffement climatique au conflit du Proche-Orient.

Il bénéficie d’un "état de grâce mondial" mais n’a pas de "baguette magique", soulignait mardi le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner.

Son homologue iranien, Manouchehr Mottaki, attendait de voir "les actions politiques" du nouveau président pour juger de ses intentions à l’égard de l’Iran.

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a, quant à lui, ouvertement exprimé son scepticisme en se disant "profondément convaincu que les plus grandes déceptions naissent de grands espoirs".

Paris comme Berlin ont souligné par ailleurs que l’Europe devait continuer à tenir sa place sur la scène diplomatique.

La chancelière allemande, Angela Merkel, en particulier a souhaité une coopération marquée "par une écoute réciproque", estimant "qu’un pays ne peut résoudre seul les problèmes du monde", même si, a-t-elle ajouté, les Etats-Unis sont "la clé" pour surmonter la crise économique.

La Chine a elle aussi exprimé mardi ses attentes, appelant Barack Obama à lever les "obstacles" qui entravent la coopération militaire avec Washington.

En Europe de l’Est, le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, a salué "le soutien des Etats-Unis" aux efforts de son pays pour rejoindre l’Otan, source de tensions avec Moscou, et appelé Barack Obama à poursuivre sur cette voie.

Le président polonais, Lech Kaczynski, s’est déclaré confiant que le nouveau président des Etats-Unis réaliserait le projet de déployer en Europe le bouclier antimissiles américain.

Le chef du Parlement cubain, Ricarco Alarcon, a estimé "très intéressant" le discours d’investiture du président Obama. "C’est un grand orateur", a-t-il dit. Quant à savoir s’il pourra répondre aux espoirs énormes qu’il suscite, "ca reste pour moi un grand signe d’interrogation", a-t-il ajouté.

Pour sa part la présidente argentine, Cristina Kirchner, a jugé le discours "très positif", estimant qu’il confirme "les espérances" qu’Obama a suscité.

"Je sais que dans la mesure où il réussira à sortir les Etats-Unis de leur problème économique, il nous aidera aussi, nous autres Mexicains", a indiqué le président du Mexique, Felipe Calderon, résumant l’espoir de biens d’autres pays.

Le président vénézuélien Hugo Chavez n’a pas manqué de souligner que la révolution au Venezuela "se poursuivra quel que soit le président des Etats-Unis et sa politique étrangère".

"La crise économique et les conséquences sociales qu’elle génère constituent un défi gigantesque pour le nouveau gouvernement", a noté de son côté la présidente chilienne, Michelle Bachelet.

Le vice-ministre nicaraguayen des Affaires étrangères, Valdrack Jaenske, a souhaité que M. Obama établisse une relation "d’égal à égal dans le concert mondial" avec "les pays plus petits et plus pauvres".

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, s’est dit certain que les Etats-Unis et Israël seraient sous la présidence Obama "des partenaires à part entière pour promouvoir la paix et la stabilité au Proche-Orient".

Le roi Mohammed VI du Maroc a souhaité qu’il oeuvre à un règlement du conflit au Proche-Orient qui mette fin au "drame du peuple palestinien" alors que le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, s’est dit "convaincu" qu’il ne ménagerait "aucun effort" pour l’instauration de la paix dans la région.

Le pape Benoît XVI a souhaité qu’il se fasse "le promoteur de la paix et de la coopération entre les nations".

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