Épidémie d’Ebola : le pic de contagion est-il passé en Guinée ?

Les équipes soignantes guinéennes et internationales sont à pied d’œuvre pour stopper la propagation du virus Ebola dans le pays. Et éviter une nouvelle flambée épidémique, notamment chez les voisins du Sud comme le Liberia ou la Sierra Leone.

Le bilan de l’épidémie d’Ebola atteint 63 morts sur 89 cas en Guinée. © AFP

Le bilan de l’épidémie d’Ebola atteint 63 morts sur 89 cas en Guinée. © AFP

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Publié le 27 mars 2014 Lecture : 3 minutes.

"Nous ne sommes pas au bout de cette épidémie [de fièvre hémorragique Ebola], nous continuons tous les jours à enregistrer un certain nombre de cas ou de décès, mais l’incidence journalière est devenue très faible et nous pensons que le pic est déjà dépassé", a expliqué, mercredi 26 mars, le Dr Sakoba Kéïta, responsable au ministère guinéen de la Santé. Selon lui, "deux nouveaux cas de décès ont été enregistrés hier (mardi) à Guéckédou et Macenta", deux des foyers de l’épidémie dans le sud de la Guinée.

Le bilan de l’épidémie atteint 63 morts sur 89 cas d’Ebola dans le pays. Mais si le pic épidémiologique paraît dépassé, une nouvelle flambée de contagions est toujours à craindre. Les pays à la frontière sud de la Guinée sont particulièrement inquiets : le Liberia a récemment enregistré cinq morts sur six cas suspects et deux cas de fièvre hémorragique, dont un mortel, ont également été découverts en Sierra Leone. Et les pays de la sous-région renforcent les contrôles sanitaires à leurs frontières.

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Carte de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest avec description des symptômes de la maladie. © AFP

Panique dans la population

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Pour stopper la propagation du virus, les équipes de scientifiques sont à pied d’œuvre. Des spécialistes venus de Lyon (France) et de Hambourg (Allemagne) sont attendus en renfort tandis qu’une équipe de l’institut Pasteur de Dakar est déjà sur place. À Conakry, elle n’a enregistré aucun cas d’Ebola. Elle devait se rendre dans le sud jeudi. Médecins sans frontières (MSF), qui a déjà 30 personnes sur le terrain, va également renforcer son équipe.

Des gens ont vu des personnes mourir en juste deux ou trois jours et se demandent qui sera le prochain…

Le virus pouvant être mortel dans 90% des cas, et n’ayant aucun remède connu, le principal enjeu des équipes soignantes est la mise en place de mesures de prévention, d’information et de communication pour rassurer la population gagnée par "la peur et la confusion", selon l’organisation d’aide à l’enfance Plan International. "Les gens sont vraiment effrayés, ils ont vu des personnes mourir en juste deux ou trois jours et se demandent qui sera le prochain", a affirmé Joseph Gbaka Sandounou, responsable de cette organisation à Guéckédou (sud).

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Dans cette même ville, la coordinatrice d’urgence de MSF, Marie-Christine Ferir, explique son travail. "En collaboration avec le ministère (guinéen) de la Santé, nous avons mis en place une structure spéciale de dix lits dans la ville de Guéckédou, et nous avons démarré les travaux à Macenta", dit-elle. "Il est essentiel que tous les patients présentant des symptômes de la maladie soient pris en charge rapidement et isolés de la communauté".

Désinfection de matériel dans les locaux de Médecins sans frontières, à Conakry, le 25 mars 2014. © Cellou Binani/AFP
 

"Taux de létalité de 69%"

MSF précise que "jusqu’à présent, treize échantillons ont été testés positivement pour le virus de l’Ebola", la Croix-Rouge parlant dans un communiqué de "dix-neuf cas confirmés" avec "un taux de létalité de 69%". Et Mme Férir de rappeler que "la maladie se transmet principalement par contact intime avec le patient, avec le sang, les selles, la salive". L’équipe de MSF "tente donc de limiter au maximum les contacts à risque entre les patients et leur famille tout en maintenant les liens familiaux".

"Des médecins spécialistes de la maladie se rendent à pied dans les villages aux alentours des localités où des cas ont été détectés pour repérer les personnes qui présentent des symptômes de la maladie et les diriger vers une structure médicale pour leur procurer des soins", ajoute-t-elle.

(Avec AFP)

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Un patient souffrant d’Ebola dans un centre de MSF à Kampungu, en RDC. © AFP

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