Centrafrique : les anti-balaka sont des « ennemis de la paix », selon le commandant de Sangaris

Le général Francisco Soriano, commandant de la force française Sangaris en Centrafrique, a qualifié, lundi, les miliciens anti-balaka d' »ennemis de la paix ».

Le général Sangaris, commandant en chef de l’opération Sangaris en Centrafrique © AFP

Le général Sangaris, commandant en chef de l’opération Sangaris en Centrafrique © AFP

Publié le 10 février 2014 Lecture : 2 minutes.

"Les miliciens centrafricains anti-balaka, accusés de multiples exactions contre les populations musulmanes, sont devenus les principaux ennemis de la paix", a déclaré, lundi 10 février, le commandant de l’opération Sangaris, Francisco Soriano. Au cours d’une rencontre publique avec les principaux dignitaires religieux du pays, le général français a accusé les miliciens anti-balaka de "stigmatiser les communautés" et d’"agresser la force Sangaris". "Ceux qui se disent ‘anti-balaka’ sont devenus les principaux ennemis de la paix en Centrafrique", a-t-il ajouté.

Interrogé sur un éventuel cantonnement des miliciens anti-balaka, réclamé par Patrice Édouard Ngaïssona, leur coordonnateur politique, le général Soriano n’a pas mâché ses mots. "Qui sont les ‘anti-balaka’ ? Qui est leur chef ? Quel est leur message politique ? Quelle est leur chaîne de commandement ? Personne ne sait rien. C’est une nébuleuse, nous sommes incapables de mettre un vrai visage", a-t-il assuré. Pour le commandant de la force française, cantonner les miliciens leur conférerait une légitimité dont ils ne disposent pas, selon lui. "Ce serait leur donner la possibilité de devenir une force qu’ils ne sont pas au service d’un sombre dessein", a-t-il estimé. Rappelant la nécessité de "chasser" les miliciens, il n’a pas hésité à les qualifier de "hors-la-loi" et de "bandits".

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"Tous victimes des anti-balaka"

De son côté, l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, a tenu à préciser que, selon lui, "les anti-balaka ne sont pas une milice chrétienne". Dans les années 1990, ces milices villageoises protégeaient les populations des coupeurs de route, d’où leur nom qui signifie "anti-machette" en sango. "Appelez-les milices d’autodéfense, milices villageoises mais faites-nous l’économie du mot ‘chrétien’", a-t-il alors demandé aux médias. "Il n’y a pas que les musulmans qui souffrent des anti-balaka. Nous en sommes tous victimes", a-t-il insisté, déplorant l’instrumentalisation de certains jeunes vulnérables.

Les anti-balaka comptent dans leurs rangs de nombreux anciens membres des Forces armées centrafricaines (Faca) ainsi que des fidèles de l’ancien président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion à dominante musulmane Séléka de Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier dernier pour son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses. Patrice Édouard Ngaïssona, ancien député et ministre de la Jeunesse et des Sports de François Bozizé, a nié lutter pour le retour de ce dernier. Mais, au cours des derniers mois, plusieurs représentants autoproclamés de ces milices étaient des proches de l’ancien président.

(Avec AFP)
 

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