Hollande clôt le sommet de l’Élysée et annonce le déploiement de 1 600 hommes en Centrafrique

Le sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité s’est achevé samedi à Paris. À l’issue de cette 26e rencontre franco-africaine, marquée par la disparition de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela et la crise centrafricaine, la France et une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement du continent se sont mis d’accord sur la nécessité de mettre rapidement en place, d’ici 2015, une force africaine de réaction rapide.

François Hollande lors de la 2e journée du sommet de l’Élysée, le 7 décembre 2013, à Paris. © Thibault Camus/AFP

François Hollande lors de la 2e journée du sommet de l’Élysée, le 7 décembre 2013, à Paris. © Thibault Camus/AFP

Publié le 7 décembre 2013 Lecture : 3 minutes.

Afrique – France : comme on se retrouve !
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Après deux jours de débats marqués par le décès de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela et la crise en Centrafrique, le sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité s’est clôturé, samedi 7 décembre à Paris. Les 53 délégations africaines, la France, et les représentants d’institutions supranationales – Nations unies, Union africaine (UA), Union européenne (UE) – se sont mis d’accord sur la nécessité pour les pays du continent d’assurer eux-mêmes leur sécurité. "Ce sommet a été un moment exceptionnel, dans des circonstances exceptionnelles, avec une participation exceptionnelle et des décisions exceptionnelles", s’est félicité le président Hollande devant la presse.

Selon le chef de l’État français, l’Afrique "doit pouvoir intervenir de manière rapide et efficace" face aux multiples défis sécuritaires qui la menacent – crises régionales, terrorisme, trafics en tout genre… Les participants au sommet de l’Élysée ont donc décidé que la force africaine de réaction rapide, la Capacité africaine de réaction immédiate aux crises (Caric, placée sous l’égide de l’UA), soit opérationnelle d’ici 2015. La France accompagnera la mise en place de cette force – qui pourra aussi compter sur le financement de l’Union européenne (UE) – en fournissant des moyens en équipement, en formation, et en encadrement.

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Contexte interventionniste

Ces discussions intenses sur les enjeux sécuritaires surviennent dans un contexte particulier, alors que le France mène depuis jeudi soir une intervention militaire en Centrafrique, moins d’un an après l’opération Serval au Mali. Ce déploiement français, aux côtés de la force africaine Misca, vise à stopper les exactions contre les populations civiles et à rétablir l’ordre dans le pays. "Cette opération sera rapide et efficace. Elle prendra fin par la tenue d’élections au moment voulu", a déclaré François Hollande. Le président a indiqué que finalement, 1 600 soldats seront déployés, dès samedi soir, sur le territoire centrafricain. Leur mission sera de désarmer les milices, de permettre aux autorités centrafricaines de reprendre le contrôle du pays et d’assurer la défense des populations.

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Ce sommet a aussi été marqué par la disparition de Nelson Mandela. À l’ouverture du sommet, vendredi, le protocole officiel a été chamboulé afin d’honorer la mémoire du premier président noir de l’Afrique du Sud. Lors des discours d’ouverture, pendant lesquels la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, et Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la commission de l’Union africaine (UA), ont pris la parole, les participants ont rendu un vibrant hommage au fondateur de la nation Arc-en-ciel. Les drapeaux de l’Élysée avaient été mis en berne et une longue minute de silence a été respectée par les participants. Tous les intervenants ont également débuté leurs allocutions par un mot pour Madiba lors de la première séance de travail.

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Création d’une "fondation pour la croissance"

S’il a été largement dominé par les questions de sécurité, le sommet s’est également penché sur les questions économiques. La France, qui a perdu la moitié de ses parts de marché en Afrique en dix ans au bénéfice de la Chine et des pays émergents, ambitionne de doubler en cinq ans ses échanges commerciaux avec le continent. Le président Hollande a notamment proposé la création d’une "fondation franco-africaine pour la croissance" qui permettrait de "mobiliser des intérêts privés et publics, français, africains et européens, vers l’innovation et les nouvelles technologies".

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Autre thème du sommet : le changement climatique. L’objectif est notamment de mettre sur pied une solide alliance franco-africaine en vue d’obtenir un accord lors de la Conférence climat prévue à Paris en 2015. Après la rencontre avec les médias clôturant ce 26e sommet Afrique-France, une réunion informelle dédiée à la crise en Centrafrique se tenait samedi après-midi au palais de l’Élysée. Autour de la table devaient se réunir le président Hollande, le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye, les présidents des pays voisins, membres de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), ainsi que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et les dirigeants de l’UA et de l’UE.

Enfin, les participants ont accueillis favorablement l’idée de tenir le prochain sommet Afrique-France à Bamako, au Mali, à la fin 2016 ou au début 2017.

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Par Benjamin Roger

>> Retrouvez ici tous nos articles consacrés au sommet de l’Élysée 2013.

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