Niger-RDC : deux exemples des ravages de la malnutrition en Afrique

À l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, « Jeune Afrique » s’intéresse à deux pays africains particulièrement touchés par la malnutrition infantile : le Niger et la RDC.

Un enfant nigérien souffrant de malnutrition à l’hôpital de Tillaberi dans le sud ouest du Niger. © AFP

Un enfant nigérien souffrant de malnutrition à l’hôpital de Tillaberi dans le sud ouest du Niger. © AFP

Publié le 16 octobre 2013 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 10h17.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), 842 millions de personnes souffrent encore de la faim dans le monde. En Afrique, le Niger et la République démocratique du Congo (RDC) sont touchés de plein fouet par ce fléau, et plus particulièrement par la malnutrition infantile.

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Au Niger, plus de 2 500 enfants de moins de 5 ans (sur environ 252 000 pris en charge) sont morts des suites de la malnutrition sur les huit premiers mois de l’année 2013. La plupart des victimes sont des nourrissons de moins de deux ans. Le Niger n’étant pas en situation de famine, les décès liés à la malnutrition sont bien plus rares chez les enfants plus âgés ou chez les adultes.

Malgré ce nombre important de décès, la prise en charge de la malnutrition a progressé par rapport à l’année précédente, selon Guido Cornale, le responsable de l’Unicef au Niger. "Sans l’aide internationale au Niger, on verrait les enfants mourir par dizaines de milliers", indique-t-il, saluant également le travail du gouvernement nigérien, qui "répond" aux attentes des bailleurs. En dépit d’importantes richesses en matières premières (uranium, pétrole), le Niger reste l’un des dix pays les plus pauvres au monde.

Difficultés financières pour le PAM en RDC

En RDC, la malnutrition a aussi des effets dramatiques et touche six enfants sur dix. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 5,8 millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique et 1 sur 10 sont atteints de malnutrition aiguë. Les conséquences sont graves : une mortalité infantile élevée et/ou une amputation fréquente du développement physique et intellectuel.

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À une dizaine de kilomètres de la grande ville de Goma (est), dans le camp de Mugunga 1, plus de 50 000 personnes déplacées par les conflits qui ravagent depuis vingt ans la province du Nord-Kivu s’entassent sous des abris de fortune. En lisière du camp, l’organisation catholique Caritas a installé un centre de santé qui, malgré ses succès, est menacé par les difficultés financières du PAM dans le pays.

"Les besoins sont immenses", explique soeur Marie-Valérie, qui dirige le centre de santé. Car "les déplacés n’ont rien" et la population locale n’est guère mieux lotie, explique-t-elle : "C’est à peine si l’on trouve une ration par jour" pour se nourrir.

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Le PAM doit trouver 70 millions de dollars pour pouvoir continuer sa mission en RDC dans les six prochains mois. Au-delà de Mugunga, le tarissement des ressources de l’agence onusienne pour la RDC serait dramatique à l’échelle du pays : elle prévoit en effet d’y venir en aide à 4,2 millions de personnes jusqu’à fin 2015.

(Avec AFP)

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