Les ouvriers népalais, « esclaves » sacrifiés de la Coupe du monde qatarie

Selon le quotidien britannique The Guardian, au moins 44 ouvriers népalais, travaillant dans des conditions s’apparentant à de l’esclavagisme, sont morts en 2013 sur des chantiers au Qatar, organisateur de la Coupe du monde de football 2022. Réagissant à ces révélations, la Fifa s’est dite « très préoccupée ».

Un ouvrier sur un chantier à Doha, au Qatar, le 1er octobre 2007. © AFP

Un ouvrier sur un chantier à Doha, au Qatar, le 1er octobre 2007. © AFP

Publié le 27 septembre 2013 Lecture : 2 minutes.

Après son attribution controversée en 2010, l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar fait à nouveau polémique. Dans son édition datée du jeudi 26 septembre, le quotidien anglais The Guardian affirme que 44 ouvriers népalais travaillant sur des chantiers de l’émirat ont péri en raison de conditions de travail proche de l’esclavagisme.

S’appuyant sur des documents obtenus auprès de l’ambassade du Népal à Doha, où une trentaine de ressortissants népalais auraient trouvé refuge, le journal écrit que plus de la moitié des victimes sont décédées par crise cardiaque, insuffisance cardiaque ou dans un accident du travail, entre le 4 juin et le 8 août de cette année.

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The Guardian dit avoir trouvé des preuves et des témoignages de travail forcé sur un projet d’infrastructure majeur en vue de la Coupe du monde 2022, même si les travaux liés directement à l’événement n’ont pas encore commencé. Le journal relaye également les déclarations de certains ouvriers qui disent ne pas avoir été payés depuis des mois, qu’on leur a confisqué leur passeport et qu’on les prive d’eau potable gratuite sur les chantiers, malgré des températures caniculaires.

100 000 Népalais au Qatar

Selon le quotidien, plus de 100 000 Népalais sont arrivés l’an dernier au Qatar. L’émirat pourrait recruter jusqu’à 1,5 million de travailleurs étrangers supplémentaires pour construire les stades, routes, hôtels et autres infrastructures requises pour la Coupe du monde 2022.

Interrogé par le Guardian, le comité d’organisation de la Coupe du monde 2022 s’est dit "profondément préoccupé" par ces accusations. Via un porte-parole, la Fifa a elle aussi exprimé sa préoccupation face à ces affirmations : "La Fifa est très préoccupée à propos des rapports dans les médias faisant état d’abus en matière de droit du travail et des conditions des travailleurs de la construction dans les projets menés à Lusail City, au Qatar". "La Fifa va de nouveau entrer en contact avec les autorités du Qatar et la question sera également discutée lors de la réunion du comité exécutif sous le point Coupe du monde 2022 au Qatar, les 3 et 4 octobre 2013 à Zurich", a-t-il ajouté.

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Négocier de meilleures conditions de travail

D’après Aidan McQuaid, directeur de "Anti-Slavery International", les documents du Guardian, qu’il a pu consulter, sont "révélateurs d’un environnement de travail brutal qui n’est bon pour personne".

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Ces documents "laissent indiquer du travail forcé et ça a même l’air d’aller au-delà. Ce n’est pas vraiment un secret, mais il n’y a pas d’effort concerté de la part des autorités qatariennes pour y mettre fin", a expliqué Aidan McQuaid. "On appelle les autorités du Qatar à mettre fin au système du ‘kafala’ (tutelle s’appliquant aux émigrés). Elles devraient également autoriser les ouvriers à se réunir en comité pour négocier de meilleures conditions de travail et fixer un salaire minimum", a-t-il ajouté.

Des organisations internationales s’alarment régulièrement des conditions de travail pour les émigrés au Qatar, en particulier dans le secteur du bâtiment.

(Avec AFP)

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