Nigeria : vainqueur de la CAN 2013, Stephen Keshi entre dans l’histoire du football africain

Le troisième sacre du Nigeria à la Coupe d’Afrique des nations, décroché dimanche 10 février face au Burkina Faso (1-0), est avant tout l’oeuvre du charismatique sélectionneur Stephen « Big Boss » Keshi. En un peu plus d’un an, le technicien nigerian a su transformer une équipe inexpérimentée et sans repères en une machine à gagner.

Le sélectionneur nigérian Stephen Keshi lors de la finale de la CAN face au Burkina. © AFP

Le sélectionneur nigérian Stephen Keshi lors de la finale de la CAN face au Burkina. © AFP

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Publié le 11 février 2013 Lecture : 2 minutes.

Le sélectionneur des Super Eagles restera comme l’un des personnages centraux de cette CAN 2013. En permettant à son pays de remporter pour la troisième fois la Coupe d’Afrique, Keshi, membre de la glorieuse équipe nigériane de 1994, a rejoint dans les annales du football continental l’Égyptien Mahmoud El Gohary, jusqu’ici le seul à avoir soulevé le trophée en tant que joueur et entraîneur.

Mais au-delà de cette ligne statistique, c’est surtout son talent de meneur d’hommes qu’il a réussi à faire apprécier en Afrique du Sud en propulsant au sommet un groupe sans réel vécu et guère cité comme un futur lauréat au début de l’épreuve.

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Avec sa casquette à l’envers, son inséparable survêtement, son chewing-gum dans la bouche, son air « cool » et son franc-parler, le massif technicien nigérian a plus le profil d’un rappeur que celui d’un sélectionneur. Mais derrière les apparences se cache un redoutable bâtisseur, droit dans ses bottes et qui n’a pas hésité à trancher dans le vif contre vents et marées depuis sa nomination à la tête des Super Eagles en novembre 2011.

Respect

Brocardé dans son pays pour avoir laissé sur le carreau des piliers tels qu’Odemwingie ou Martins, Keshi a tenu bon jusqu’au bout, finissant par imposer le respect à une presse nigériane sceptique. Au final, ses choix se sont avérés payants au-delà des espérances.

En attaque, les jeunes Emenike (25 ans) et Victor Moses (22 ans) ont crevé l’écran à la CAN, le premier terminant en tête du classement des buteurs à égalité avec le Ghanéen Wakaso (4 buts), tandis que le second s’est montré décisif lors de deux rencontres cruciales, face à l’Éthiopie au 1er tour (2-0) et contre le Mali en demi-finale (4-1).

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Il fallait aussi avoir du cran pour reléguer sur le banc le vétéran capitaine Joseph Yobo (32 ans), qui aura passé la quasi-totalité de la Coupe d’Afrique, sa 6e, parmi les remplaçants avant d’avoir l’honneur suprême de brandir la coupe tant convoitée. Et que dire de cette charnière centrale classe-biberon Omeruo (19 ans)-Oboabona (22 ans), qui lui aura donné quelques sueurs froides mais tellement prometteuse.

Revanche

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Keshi doit intérieurement savourer sa revanche après deux expériences mitigées avec le Togo et surtout le Mali, qui l’avait évincé sans ménagement après une élimination au 1er tour de la CAN 2010.

Est-ce pour cette raison qu’il s’est élevé durant le tournoi contre le manque de considération des entraîneurs africains sur leur propre continent?

« Je ne suis pas contre les entraîneurs blancs. Les entraîneurs blancs sont formidables mais il ne faut pas un entraîneur médiocre, quelqu’un qui ne peut pas aider les Africains. Moi je ne pourrai jamais entraîner en Europe parce qu’ils considèrent que je ne suis pas assez qualifié pour le faire », avait-il ensuite expliqué. Sa victoire à la CAN 2013 a peut-être changé la donne.

(AFP)

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