Tunisie : le gouvernement déterminé à combattre les islamistes radicaux ?

Les forces de sécurité utiliseront « tous les outils permis par la loi » en cas d’attaque des islamistes radicaux, a déclaré, mercredi 31 octobre, le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur, Khaled Tarrouche.

Un islamiste radical a été tué, mardi 30 octobre. © AFP

Un islamiste radical a été tué, mardi 30 octobre. © AFP

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Publié le 31 octobre 2012 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement tunisien, dirigé par les islamistes d’Ennahdha, est-il enfin prêt à s’atteler au problème salafiste ? C’est en tout cas ce que l’on peut penser en entendant le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouche, qui a affirmé, mercredi 31 octobre, que les forces de sécurité utiliseraient désormais « tous les outils permis par la loi » en cas d’attaque des islamistes radicaux. Une menace qui laisse entendre que des balles réelles pourraient être utilisées à l’avenir.

Mais au lendemain de violences dans le quartier de Douar Hicher (La Manouba, banlieue de Tunis) qui ont fait un mort, aucun dispositif de sécurité renforcé n’a été déployé, et des personnes semblant appartenir à la mouvance salafiste, certaines armées de couteaux, promettaient de venger la répression policière de la veille. Les avis sont en tout cas nuancés sur la volonté affichée par les autorités à faire appliquer la loi.

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Un haut responsable policier affirme, sous couvert de l’anonymat, que les forces de l’ordre n’ont reçu que tardivement l’autorisation du ministère de l’Intérieur de lancer des opérations contre les salafistes de Douar Hicher. « On n’a reçu qu’hier [mardi, NDLR] les instructions du ministère de l’Intérieur pour appliquer la loi sérieusement », a-t-il indiqué. « Je m’étonne de ce laxisme », ajoute l’officier. Et de commenter : « C’est le début de la guerre entre nous et les salafistes ».

"De la menace à l’acte"

« La tendance a bien changé depuis le 14 septembre, la société civile et les politiques sont plus à l’écoute des policiers », estime de son côté Rached Mahjoub, président de l’Association tunisienne pour une police citoyenne, qui rassemble les cadres du ministère de l’Intérieur. « Et pour moi, le ministre de l’Intérieur est clair et net dans ses instructions depuis une semaine », a-t-il ajouté.

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Selon lui, le gouvernement a pris conscience que les forces de l’ordre étaient devenues une cible des islamistes radicaux depuis l’attaque de l’ambassade des États-Unis, le 14 septembre. Les salafistes « sont passés de la menace à l’acte contre la police nationale. On en est conscient et nous sommes prêts à riposter », a souligné Rache Mahjoub.

Les syndicats des forces de sécurité réclament, eux, plus de moyens pour lutter contre les islamistes radicaux, et se sont particulièrement mobilisés après qu’un responsable de la garde nationale a été attaqué et blessé au hachoir à Douar Hicher, samedi dernier.

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(Avec AFP)
 

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