Le port d’Alger en quête de diversification et de modernisation

Le port d’Alger, première infrastructure portuaire d’Algérie, projette de développer de nouvelles activités logistiques, notamment à travers la création d’une nouvelle filiale dénommée Algerian intermodal logistic du centre (AILC).

Des travaux de démolition de constructions vieillissantes sont en cours afin de gagner de la place pour entreposer et traiter les conteneurs. © AFP

Des travaux de démolition de constructions vieillissantes sont en cours afin de gagner de la place pour entreposer et traiter les conteneurs. © AFP

Publié le 12 août 2013 Lecture : 3 minutes.

Minée par des dysfonctionnements récurrents (congestion, navires en rade, lenteurs des procédures administratives…), la première infrastructure portuaire d’Algérie projette pourtant de développer de nouvelles activités logistiques, notamment à travers la création d’une nouvelle filiale baptisée Algerian intermodal logistic du centre (AILC). Cette co-entreprise sera contrôlée à 64 % par l’entreprise portuaire du port d’Alger (Epal) et à 36 % par une filiale de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). AILC sera chargé d’absorber une part du trafic de marchandises transitant par le port d’Alger. Pour y parvenir une base logistique de neuf hectares partiellement couverte verra le jour à Rouiba (25 kilomètres à l’est de la capitale), sans plus de précision ni sur le calendrier fixé, ni sur le montant de l’investissement.

« Les statuts de l’AILC sont prêts, le dossier de demande d’obtention du registre de commerce a été déposé, alors que nous sommes en phase de finalisation des étapes exigées par la législation en vigueur pour la création de cette filiale », a déclaré Mohamed Guerrah, directeur général du port d’Alger, à Algérie presse service (APS), l’agence de presse nationale.

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Délai moyen de 30 jours

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Une fois opérationnel, ce nouvel espace logistique ne sera pas de trop pour attirer temporairement des marchandises. En effet, la saturation au port d’Alger est bien connue et déplorées par les importateurs, les armateurs, les transitaires etc. Avec un délai d’enlèvement de marchandises qui atteint en moyenne 30 jours, le port d’Alger croule sous les difficultés illustrées par les procédures bureaucratiques, la corruption, l’insuffisance du matériel de contrôle (scanners)… Le dernière exemple date de la semaine dernière où plus de 20 navires étaient en rade, provoquant ainsi de lourdes pertes. Sans parler des nombreux problèmes rencontrés par le groupe émirati DP World, en charge de la gestion du terminal à conteneurs depuis 2008.

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En dépit de tous ces maux, le port d’Alger lorgne sur de nouvelles activités avec la création de l’AILC, afin de concurrencer les sociétés privées spécialisées dans la logistique. Outre les activités de stockage, elle projette également de développer le transport dit « bout en bout », qui consiste à acheminer les marchandises du port jusqu’au client, via les réseaux ferroviaires et routiers. Pour ce faire, l’AILC s’occupera de toutes les démarches nécessaires, dont le fameux dédouanement, qui est la procédure la plus lourde et la plus décriée par les acteurs du secteur.

Parc à feu

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Par la suite, l’Epal prévoit la réalisation d’un « parc à feu » de sept hectares. Située à Reghaïa (28 kilomètres à l’est d’Alger), cette nouvelle zone sera dévolue au stockage de produits dangereux (chimiques, inflammables etc…). Par ailleurs, des travaux de démolition de constructions vieillissantes sont en cours afin de gagner de la place pour entreposer et traiter les conteneurs. En parallèle, des changements managériaux sont en train de s’opérer dans le but d’améliorer la gestion chaotique du port d’Alger.

Enfin, de nouveaux moyens de traitement des navires seront prochainement acquis. Il s’agit entre autres d’un remorqueur de 45 tonnes, 4 chariots élévateurs à fourches de 32 tonnes, deux grues, des vedettes… Au cours du premier semestre, le trafic de marchandises a atteint 6,77 millions de tonnes, soit une hausse de 7,85 % sur un an. Une augmentation qui ne s’explique pas par un meilleur fonctionnement, mais plutôt par le développement économique du pays.

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