Présidentielle égyptienne : le QG du candidat Ahmad Chafik attaqué
Le quartier général d’Ahmad Chafiq, l’un des deux candidats vainqueur du premier tour de la présidentielle égyptienne, a été incendié lundi 28 mai dans la soirée. Ses partisans accusent les opposants politiques, alors que les tensions entre supporters des deux camps se font de plus en plus fortes.
Vives tensions après l’annonce des résultats du premier tour de la présidentielle égyptienne. Alors que Farouq Soltane, le président de la commission électorale, venait de déclarer officiellement que le second tour, les 16 et 17 juin, opposerait Mohamed Morsi à Ahmad Chafiq, le QG de campagne de ce dernier a été attaqué lundi 28 mai au soir. Juste à côté de la villa du quartier de Dokki, où Ahmad Chafiq a installé ses quartiers, un garage a été incendié, selon les membres de son équipe de campagne. Y étaient entreposés des affiches et prospectus du candidat. Les pompiers sont intervenus et ont rapidement maîtrisé le feu, tandis que les forces de l’ordre ont arrêté huit personnes à proximité, selon les dires d’une source policière.
Quelques dizaines de partisans du candidat s’étaient rassemblés à proximité du QG, pour soutenir le candidat. « Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, Chafiq » scandaient-ils. Pour les supporters de Chafiq, l’identité des assaillants ne fait aucun doute, il s’agit des adversaires politiques du candidat, notamment les Frères musulmans, dont le candidat, Mohamed Morsi, est arrivé en tête du premier tour avec 24,7% des voix (contre 23,6% pour son challenger).
"Foulfoul"
Parallèlement à l’incendie, des heurts ont brièvement éclatés dans la soirée entre un millier de manifestants anti-Chafiq et des individus en civil, place Al-Tharir. Malgré les tentatives de rassemblement des deux candidats, qui, en préparation du second tour, multiplient les appels à « tous les Égyptiens », les deux prochaines semaines risque fort d’être tendues.
D’autant que certaines franges de la population ne se retrouvent dans aucun candidat. Les militants progressistes pro-démocratie, qui se sont battues contre l’ancien régime, devront par exemple choisir entre un islamiste conservateur et un symbole de l’ère Moubarak, issu de l’appareil militaire.
Amr Moussa et Aboul Foutouh, deux candidats au premier tour, ont ainsi refusé donner de consigne de vote. Aboul Foutouh a néanmoins catégoriquement rejeté l’hypothèse de voter pour Ahmad Chafiq, brocardé comme un « fouloul » (« revenant » de l’ancien régime).
La justice égyptienne doit par ailleurs se prononcer, le 11 juin, sur une loi interdisant aux piliers de l’ère Moubarak de se présenter aux élections. La décision qui en ressortira pourrait avoir des conséquences pour Ahmad Chafiq.
(Avec AFP)
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