Maroc – Sahara occidental : l’émissaire de l’ONU perd la confiance de Rabat

Le Maroc a décidé jeudi 17 mai de retirer sa confiance à Christopher Ross, émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental. Le royaume juge sa méthode « déséquilibrée et partiale ».

Mohammed VI et Christopher Ross, le 25 octobre, au palais royal de Casablanca. © AFP

Mohammed VI et Christopher Ross, le 25 octobre, au palais royal de Casablanca. © AFP

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Publié le 18 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

C’est le premier accroc depuis plusieurs années entre le Maroc et l’ONU sur la question du Sahara Occidental. Les autorités marocaines ont décidé jeudi 17 mai de retirer leur confiance à Christopher Ross, désigné, en janvier 2009, émissaire spécial pour le Sahara occidental par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Dans un communiqué obtenu par l’AFP, le gouvernement marocain affirme que le travail de l’émissaire a été marqué par une « méthode déséquilibrée et partiale ».

« Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance » à l’émissaire de l’ONU au Sahara occidental, ajoute le communiqué.« M. Ross s’est éloigné du mandat qui lui a été confié par le secrétaire général de l’ONU en sa qualité de facilitateur et qui consiste à aider les parties à parvenir à une solution politique », a ensuite déclaré à l’AFP le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères, Youssef Amrani.

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Une source gouvernementale a déclaré à l’AFP que Rabat estimait que Christopher Ross avait  « dépassé ses prérogatives (…) Il s’est ingéré de façon flagrante dans un conflit où il est censé faire preuve de neutralité », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale. Selon cette source, l’émissaire américain a voulu « étendre le contrôle de la MINURSO sur différentes parties du Sahara ». Elle dénonce aussi ses positions « acharnées » sur les questions des droits de l’homme.

La décision du Maroc intervient quelques semaines après la publication d’un rapport de l’ONU mettant en cause des agissements des autorités de Rabat au Sahara occidental, les accusant de compliquer le travail des Casques bleus de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO).

"Préoccupations" de l’ONU

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Saadeddine Otmani, avait rencontré Ban Ki-moon la semaine dernière pour lui faire part des « préoccupations » de Rabat suite à la publication de ce rapport. Le Conseil de sécurité avait ensuite adopté, le 24 avril, une résolution prolongeant d’un an le mandat de la MINURSO, tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation des droits de l’homme » dans ce territoire qu’il contrôle. Ban Ki-moon a affirmé avoir « toute confiance en Christopher Ross », selon le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky.

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Autre point de déssacord, la question du recensement des réfugiés sahraouis établis à Tindouf (sud-ouest algérien) sous le contrôle du Front Polisario. Selon une source gouvernementale, Rabat regrette que lémissaire de l’ONU « ne suive pas » la position du Maroc sur cette question. Le Maroc considère les réfugiés sahraouis de Tindouf -au nombre de plus de 160 000 selon le Polisario, la moitié, selon Rabat – comme étant des ressortissants marocains.

Les autorités algériennes n’ont pas tardé à réagir. « L’Algérie a toujours soutenu les efforts inlassables menés par l’Ambassadeur Christopher Ross pour accompagner les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, dans la recherche d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani.

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(Avec AFP)
 

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