Tunisie : les « dérives » de la presse dénoncées par une instance indépendante

L’Instance indépendante chargée de réformer l’information et la communication en Tunisie (Inric) a présenté lundi 30 avril son rapport dans lequel elle dénonce les dérives que le paysage médiatique connaît depuis la chute de Ben Ali en 2011.

Des journaux tunisiens disposés dans un kiosque de Tunis, le 3 mai 2008. © AFP

Des journaux tunisiens disposés dans un kiosque de Tunis, le 3 mai 2008. © AFP

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Publié le 1 mai 2012 Lecture : 1 minute.

« Règlement de compte personnels et politique », propagation « de rumeurs et d’informations infondées », « manque de professionnalisme, et manquements à l’éthique »… Pour Kamel Labidi, président de l’Instance indépendante chargée de réformer l’information et la communication en Tunisie (Inric), les « derives » constatées dans le paysage médiatique depuis la chute de l’ancien président Ben Ali en 2011 sont la conséquence « de l’absence d’institutions de contrôle et de régulation ».

Mise en place par le premier gouvernement post-révolution, l’Inric a présenté lundi 30 avril un rapport dans lequel elle « propose des moyens pour corriger les dégâts considérables et remédier à la destruction systématique des médias », a ajouté son président. Principale recommandation de l’instance : « inscrire dans la Constitution en cours de rédaction, la liberté d’expression, de presse, d’information et d’échanges sur internet ». L’Inric réclame également la suppression des « peines privatives de liberté » pour les journalistes dans le code de la presse.

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Ingérence

Confrontée aussi à l’ingérence de membres de gouvernements et à « des pratiques contraires au fonctionnement démocratique », l’Inric n’a pas bénéficié de la liberté dans la rédaction de son rapport, selon Kamel Labidi. Celui-ci assure notamment qu’il n’a pas pu accéder aux documents relatifs à la gestion d’institutions pro-Ben Ali comme l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) qui contrôlait et orientait le travail de la presse locale et internationale.

Kamel Labidi s’est fait l’écho de « promesses » d’Hamadi Jebali écartant toute ingérence dans la presse. Celles-ci avaient été faites lors de la « consultation nationale sur les médias » que l’Inric, comme les syndicats, Reporters sans frontières (RSF), et de nombreux professionnels avaient boycottée.

« Nous prenons acte et restons vigilants », a simplement dit Labidi. « Il y a et il y aura une résistance à toute tentative de mettre au pas les médias. Les Tunisiens se sont débarrassés d’un régime dictatorial pour jeter les bases d’un État démocratique », a-t-il ajouté.

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(Avec AFP)

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