Guinée-Bissau : enterrement du président Malam Bacaï Sanha après un hommage solennel

Le président bissau-guinéenn Malam Bacaï Sanha a été enterré dimanche 15 janvier à Bissau. Il a reçu un hommage solennel lors duquel deux chefs d’États et plusieurs Premiers ministres étaient présents.

Des soldats escortent le cercueil du président Malam Bacaï Sanha, le 15 janvier 2012 à Bissau. © AFP

Des soldats escortent le cercueil du président Malam Bacaï Sanha, le 15 janvier 2012 à Bissau. © AFP

Publié le 16 janvier 2012 Lecture : 2 minutes.

C’est dans le « cimetière des martyrs », à Bissau, que le président bissau-guinéen défunt Malam Bacaï Sanha a été enterré solennellement, en présence des chefs d’État du Sénégal et du Cap-Vert dimanche 15 janvier 2012.

Décédé le 9 janvier en France à l’âge de 64 ans, l’ancien chef d’État repose désormais dans un lieu symbolique, le cimetière qui abrite les martyrs de la lutte pour l’indépendance, situé à Fortaleza d’Amura, ancienne garnison coloniale dans laquelle se trouve le siège de l’état-major général de l’armée.

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« Une stèle (y) sera érigée, de la même manière que cela a été fait pour les autres héros de la lutte de libération nationale », a expliqué le chef d’état-major de l’armée, le général Antonio Indjai, sans toutefois préciser de date.

Le cercueil de Malam Bacaï Sanha a été déposé par six officiers supérieurs au fond d’une tombe anonyme et dénuée d’inscriptions, avant que 21 coups de canon aient été tirés en direction de la mer ainsi que des rafales de Kalachnikov.

"Porteur d’équilibre"

Avant l’enterrement, un hommage a été rendu à l’ex-président à l’Assemblée nationale, où sa dépouille mortelle a été exposée de samedi soir à dimanche après-midi.

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« La République de Guinée-Bissau pleure son président. (…) Le peuple, dans sa diversité ethnique et culturelle, est privé d’un libérateur porteur d’équilibre de notre démocratie » et « d’un homme de consensus », a déploré Raimundo Pereira, le président de l’Assemblée nationale, devenu président de la République par intérim.

Des invités de marque avaient également fait le déplacement. Ainsi, les deux chefs d’États Sénégalais et Capverdien, Abdoulaye Wade et Jorge Carlos Fonseca se sont rendus aux obsèques, alors que le Niger, la Guinée et Sao Tomé et Principe avaient dépêché leurs Premiers ministres. La Gambie était pour sa part représentée par le président de son Assemblée nationale, l’Angola par son ministre des Affaires étrangères et le Portugal, l’ex-puissance coloniale, par son secrétaire d’État aux Affaires étrangères.

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Des milliers de personnes, vêtues de blanc – couleur de deuil dans l’islam, religion de l’ancien président – se pressaient à l’extérieur de l’Assemblée, entonnant des chants religieux et des récitations du Coran.

Ancien combattant contre le colonialisme portugais et pilier du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-vert (PAIGC, au pouvoir) d’Amilcar Cabral, Malam Bacaï Sanha a été hospitalisé pendant plusieurs semaines avant de mourir, des suites d’une maladie qui n’a jamais officiellement été révélée. Il avait été élu en juillet 2009 à la tête de son pays en proie a une instabilité chronique politique et militaire depuis 1974, sans grands moyens et fragilisé par le trafic de cocaïne d’Amérique latine vers l’Europe, via son petit territoire.

L’un des fils de Malam Bacaï Sanha a appelé les autorités à poursuivre les « chantiers » laissés par son père, dont « la réconciliation nationale, la paix et les réformes ».

(Avec AFP)

 

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