Afrique du Sud : le réchauffement climatique au menu des négociations onusiennes à Durban

La ville de Durban, en Afrique du Sud, sera le théâtre pendant deux semaines des négociations climatiques entourant la 17ème conférence de l’ONU sur le sujet. Au cœur du débat, la lutte contre le réchauffement climatique, dont Desmond Tutu s’est fait le porte-parole improvisé.

Des militants manifestent le 27 novembre à Durban à la veille de la conférence. © Alexander Joe/AFP

Des militants manifestent le 27 novembre à Durban à la veille de la conférence. © Alexander Joe/AFP

Publié le 28 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Dans la matinée de lundi, plus de 12 000 délégués, ministres, experts, ONG et journalistes sont attendus pour la 17e conférence annuelle de l’ONU sur le climat à Durban, en Afrique du Sud. D’une durée de deux semaines, la réunion devrait sceller la viabilité du protocole de Kyoto, et s’efforcer de trouver des moyens pour contenir le réchauffement climatique.

Avant même que commencent les négociations, Christana Figueres, la responsable de la question du climat à l’ONU a rappelé combien l’avenir du protocole de Kyoto s’annonçait fragile, tant il était difficile de trouver un consensus international sur la question. La conférence de Durban s’apparente à « une mission délicate » a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse.

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Protocole et inégalités

Le protocole de Kyoto est le seul traité international imposant des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à une quarantaine de pays industrialisés. Les pays en développement comptent profiter du sommet de Durban pour réclamer de nouveaux engagements d’ici fin 2012 de la part des pays industrialisés. Chose peu aisée quand on sait que les deux plus grands émetteurs de CO2, la Chine et les États-Unis (plus de 40% à eux deux) ne respectent pas les engagements du protocole. Ce qui était pensé au départ pour être un outil global de réduction du réchauffement climatique ne concernerait en réalité que 30% des émissions de CO2. De fait, plusieurs pays, tels le Japon, le Canada ou la Russie, refusent de poursuivre dans un cadre qui ne s’applique ni aux États-Unis, ni à la Chine…

Durban devrait encore confirmer le rôle des grands pays émergents comme l’Inde et la Chine dans les négociations, d’autant que l’objectif de contenir le réchauffement sous les 2°C, prévu lors du sommet de Cancun paraît toujours plus inaccessible au regard des émissions record de CO2. Autre sujet de débat : la volonté des Européens de poser les bases d’un nouveau cadre juridique concernant le protocole de Kyoto.

Desmond Tutu engagé

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Dimanche, lors d’un rassemblement-concert au stade de King’s Park, Desmond Tutu, archevêque émérite du Cap, connu pour ses fortes prises de position et ses déclarations polémiques, s’est fait le porte-voix d’une certaine « justice climatique ». Le prix Nobel de la Paix a en outre plaidé pour une plus forte implication des pays riches dans la lutte contre le réchauffement climatique

« Nous n’avons qu’une maison et que vous soyez riches ou pauvres, c’est votre seule maison » a-t-il déclaré devant quelques milliers de personnes, soulignant l’impératif « d’avancer ensemble ».

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Mais l’énergique archevêque n’était pas le seul à faire entendre sa voix. Un mouvement « Occupy », inspiré de « Occupy Wall Street » programmerait une « assemblée générale » lundi près du centre de conférence, dans le but de défendre des « solutions équitables contre le changement climatique ». Si l’appel se voulait pacifique, il n’a pas empêché les autorités sud-africaines d’envoyer près de 2 500 policiers sur les lieux.

(Avec AFP)

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