RDC : les propos de Tshisekedi sont « loin d’être un appel à la violence », selon l’UDPS

Selon le secrétaire général de l’UDPS, l’appel à « casser les prisons » du leader du parti Étienne Tshisekedi n’a pas comme objectif d’appeler à la violence. L’opposant et candidat à la présidentielle congolaise souhaiterait plutôt d’exprimer un « ras le bol » face à un régime qui pratique « la terreur ». Des explications qui peinent à convaincre.

Les propos du président de l’UDPS ont comme objectif d’exprimer un « ras le bol », selon le parti. © AFP

Les propos du président de l’UDPS ont comme objectif d’exprimer un « ras le bol », selon le parti. © AFP

Publié le 15 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

« Les propos du président Tshisekedi sont loin d’être un appel à la violence. Nous sommes une organisation non violente (…) C’est un cri d’alarme et un ras le bol », a estimé lundi 14 novembre Jacquemin Shabani, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

En quelques jours, Étienne Tshisekedi, l’un des 11 opposants au président congolais Joseph Kabila pour la présidentielle de 2011, a appelé par deux fois ses militants à « casser les prisons » où sont détenus ses militants, si le gouvernement ne les libérerait pas sous « 48 heures ». Et le Sphinx de Limète a également exhorté ses troupes à « terroriser les militaires et les policiers ». Des propos tenus en Lingala (la langue locale), et condamnées par la Belgique, l’Union européenne, la France, la Grande-Bretagne et l’ONU, mais aussi par des ONG locales et l’église catholique congolaise.

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« Plus d’une vingtaine de militants de ce parti, arrêtés lors de manifestations à Kinshasa notamment, sont arbitrairement et illégalement détenus, nous exigeons leur libération », s’est expliqué Jacquemin Shabani, affirmant que ces opposants avaient été « sauvagement torturés (…) tabassés en détention ».

"Le maillon faible c’est l’opposition"

« Nous sommes dans un processus électoral où le maillon faible, c’est l’opposition qui doit en toute justice et équité bénéficier de la solidarité de la communauté internationale », a-t-il ajouté.

« Partout ailleurs la communauté internationale va au secours du maillon faible, mais curieusement lorsque le maillon faible lance un cri d’alarme face à la terreur, face à la violence dont elle est victime, voici cette communauté internationale qui veut terroriser le faible », a-t-il accusé, ajoutant qu’il espérait voir arriver rapidement en RDC des enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI). Une mesure qui permettrait que « le peuple congolais trouve protection et justice à travers cette institution ».

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De leur côté, des ONG congolaises ont appelé la justice à se montrer impartiale. « S’il y a seulement des militants de l’opposition auxquels la justice s’intéresse, cela crée des frustrations. Lesquelles frustrations ne peuvent pas déboucher sur des élections apaisées », a jugé Jean-Claude Katende, le président de l’Association africaine de défense des droits de l’Homme.

Après des heurts entre partisans du parti présidentiel et militants de l’opposition ces derniers jours – notamment à Lubumbashi (sud-est), Mbuji-Mayi (centre), où une fillette a été tuée, ou encore Kikwit (sud-ouest) -, Étienne Tshisekedi et Joseph Kabila sont arrivés lundi à Goma (dans l’est), le chef-lieu de la province du Nord-Kivu, une région instable où des groupes armées sont toujours actifs. Dans le cadre de leur campagne, les deux opposants ont tenu des réunions politiques qui ont rassemblé des milliers de personnes. Mais l’assistance était plus nombreuse pour aller à la rencontre du chef de l’État.

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(Avec AFP)
 

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