Gabon : le Conseil d’État confirme la dissolution du parti d’André Mba Obame

Le Conseil d’État gabonais a rejeté jeudi le recours déposé contre la dissolution d’un des deux principaux partis d’opposition, l’Union nationale, dont André Mba Obame est le secrétaire exécutif.

L’opposant gabonais André Mba Obame, le 4 mai 2011 à Libreville, devant l’Assemblée nationale. © AFP

L’opposant gabonais André Mba Obame, le 4 mai 2011 à Libreville, devant l’Assemblée nationale. © AFP

Publié le 29 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

L’Union nationale (UN), l’un des deux principaux partis d’opposition gabonais, n’est plus. Dissous en janvier par le ministère de l’Intérieur pour « non-respect des principes démocratiques, atteinte à la forme républicaine de l’État, atteinte à la souveraineté nationale et trouble à l’ordre public », le parti d’André Mba Obame a vu son recours rejeté jeudi par le Conseil d’État.

Statuant sur le recours déposé par le président de l’UN, Zacharie Myboto, la juridiction administrat a notamment estimé que le parti « s’est rendu coauteur » ou « du moins complice » de l’action de son secrétaire exécutif, André Mba Obame. Candidat malheureux à la présidentielle de 2009 (dont il contestait les résultats), ce dernier s’était autoproclamé président du pays, le 25 janvier dernier, avait prêté serment au siège de son parti et formé son « gouvernement ».

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Pour l’UN, c’est la fin d’une longue bataille juridique. « Nous avons tenu à aller jusqu’au bout de notre logique », mais « ce n’est pas la peine de perdre notre temps encore » dans d’éventuels nouveaux recours, a déclaré à l’AFP Zacharie Myboto.

Le président de l’UN pas "du tout surpris"

« Le pouvoir […] a atteint son objectif, celui de tuer l’Union nationale », a-t-il affirmé, ajoutant: « c’est la négation même de la démocratie. » Zacharie Myboto n’est cependant pas « du tout surpris » de la décision du Conseil, dont l’UN avait mis en doute l’indépendance mercredi.

Le vice-président de l’UN, Jean Ntoutoume Ngoua, avait alerté sur « les éventuelles conséquences que pourraient entraîner la négation de la réalité des faits et la non-lecture du droit dans cette affaire ». L’UN « rendra responsable le Conseil d’État des conséquences des éventuelles frustrations de milliers de Gabonais qui attendent que justice leur soit rendue et appelle l’ensemble des Gabonais à la mobilisation et à la vigilance », avait-il indiqué.

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Mardi, les défenseurs des autorités gabonaises avaient de leur côté fait valoir qu’« il ne saurait exister deux Républiques ». « En s’autoproclamant président, M. Mba Obame a délibérément mis en cause la forme républicaine de l’État », ce qui constitue « un grave trouble à l’ordre public » et « une violation manifeste de la Constitution », avaient-ils estimé.

Après s’être proclamé président, André Mba Obame (alias « AMO ») s’était réfugié pendant plus d’un mois au siège du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Libreville, avec une trentaine de personnes. Privé de son immunité parlementaire le 5 mai, il avait accusé le pouvoir de planifier son « élimination physique ».

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(Avec AFP)

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