Tunisie : La folle saison d’Adel Chedli

Venu jouer en Tunisie après le décès de sa mère, Adel Chedli a connu la chute de Ben Ali, la victoire au Championnat d’Afrique des nations (CHAN), un retour en sélection. Et il est toujours en course pour un doublé Coupe-Championnat avec l’Etoile du Sahel.

Adel Chedli. © AFP

Adel Chedli. © AFP

Publié le 6 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

C’est l’une des histoires les plus épiques de cette saison de football. Celle du joueur Adel Chedli, qui avait effectué presque toute sa carrière en Europe, s’est accélérée lors de cette saison tunisienne qui s’étirera jusqu’au 25 juillet, date de la finale de la Coupe nationale. « J’avais décidé de venir jouer à l’Etoile du Sahel il y a un peu plus d’un an, quand j’ai eu la douleur de perdre ma mère. Je suis originaire de Sousse, mon père y vit, ainsi qu’une grande partie de ma famille. »

La révolution tunisienne

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Quand Chedli (34 ans) apprend le décès de sa mère, il termine sa saison à Istres, en Ligue 2 française. Il décide alors de rejoindre le championnat tunisien : « Je suis venu pour être proche des miens, pour honorer la mémoire de ma maman. Je n’avais jamais joué en Tunisie autrement que pour l’équipe nationale. C’était une aventure à tenter, dans un grand club africain. »

Avec Francileudo Santos, un brésilien naturalisé qui fut son coéquipier en sélection et à Sochaux, Chedli a reconstitué à Sousse quelques bribes de cette sélection tunisienne championne d’Afrique en 2004, chez elle. Sans savoir que sa quinzième saison professionnelle serait une des plus atypiques de sa carrière, marquée par la révolution tunisienne. Au début des évènements, le championnat est arrêté et le milieu de terrain de l’Étoile du Sahel se réfugie en France en raison de l’insécurité qui régnait à Sousse. Chedli se souvient alors de la situation chaotique sur place : « Dans mon quartier, les balles fusaient. Je ne pouvais pas sortir de chez moi. J’ai demandé à mon club l’autorisation d’aller en France. »

Victoire au CHAN et à la CAN

De Marseille, il rejoint l’équipe A’ au Maroc pour une préparation au CHAN au Soudan (compétition réservée aux joueurs africains évoluant dans les championnats locaux). « Au Soudan lors du premier tour, nous étions logés dans un hôtel pourri, les terrains étaient durs comme du carrelage. Bravo la CAF (Confédération africaine de football), mais ça ne m’étonne pas d’elle* ! Et on savait qu’en Tunisie, les gens se révoltaient. Cela a boosté l’équipe moralement et nous a permis de remporter cette compétition (3-0 contre l’Angola en finale). » ajoute-t-il.

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Courant mai, Sami Trabelsi, passé du rang de sélectionneur de l’équipe A’ à celui de sélectionneur national convoque Chedli pour le match face à la Centrafrique (3-0, amical) et au Tchad (5-0, qualifications pour la CAN 2012), plus de trois ans après sa dernière apparition en équipe nationale. Chedli, devenu le premier joueur à réussir le doublé CAN-CHAN, peut aussi rêver d’un double sacre national, à deux matches (6 et 10 juillet) de la fin du championnat. Mais il ne se fait pas trop d’illusion, malgré les deux petits points qui séparent l’Espérance de Tunis de l’Étoile du Sahel. « Ici, j’ai appris quelque chose : il y a l’Espérance et les autres. L’Espérance est protégée, tout le monde le sait. On va se battre jusqu’au bout, mais franchement, je n’y crois guère », concède-t-il.

• La Confédération Africaine de Football a également disqualifié l’Etoile du Sahel, qui avait refusé de se déplacer au Nigeria le 23 avril pour affronter Kaduna United au second tour de la Coupe de la Confédération, en raison de l’insécurité régnant dans le pays.

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