Damien Glez récompensé par ses pairs

Damien Glez, dont la signature est bien connue des lecteurs de Jeune Afrique, a été récompensé pour son travail sur la Somalie par la troisième place au concours Somalia International Cartoon Competition.

Le dessin qui a fait gagner Glez. © Glez

Le dessin qui a fait gagner Glez. © Glez

Publié le 19 mai 2011 Lecture : 2 minutes.

Le caricaturiste franco-burkinabè Damien Glez, qui sévit régulièrement sur les pages de Jeune Afrique, a remporté la troisième place au prix Somalia International Cartoon Competition 2011, pour ce dessin paru dans le n° 2571, sous le titre : « Les islamistes somaliens interdisent la musique ».

 

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Glez dénonçait, par ce dessin humoristique, la suppression de la moindre musique (pas même un jingle sonore !) sur les ondes des quatorze radios de Mogadiscio, la capitale somalienne, ordonnée par les milices islamistes qui contrôlent le pays le 13 avril 2010. Une mesure toujours en vigueur.

« Je trouve très utile d’accorder de l’attention à la situation somalienne. Le dessin cesse ainsi de n’être qu’humoristique et participe à la médiatisation d’un pays tellement oublié, réagit Glez, interrogé par jeuneafrique.com au lendemain des résultats du concours. L’histoire récente de la Somalie est un véritable cas d’école, avec un écheveau politique invraisemblable et des relents de Moyen-Âge, notamment lorsqu’on entend parler de piraterie maritime. »

Faire couler plus d’encre que de sang

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Ce prix a été décerné par l’Association des « cartoonists » d’Afrique de l’Est (Katuni) et avait pour thème « La recherche de la paix en Somalie : réussites et défis ».

Tout en souhaitant rester « modeste » quant à son impact,  Damien Glez reconnaît que le dessin de presse et la caricature « ont un rôle à jouer ». « Le dessin contribue d’abord à dédramatiser le débat politique. Et à remettre les hommes politiques à leur place. Il faut que ceux-ci comprennent […] qu’ils ne sont ni des monarques traditionnels ni des demi-dieux. »

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« Il s’agit, comme l’indique le dessinateur Kichka, de faire couler l’encre davantage que le sang. Et de façon responsable : nous ne nions pas les dangers inhérents à la pratique de la caricature, notamment la manipulation… », dit-il.

Approche décalée de l’actualité

Fort du pouvoir de la plume, le dessinateur installé au Burkina Faso estime aussi que la caricature permet de toucher un autre public, notamment en Afrique, de par une approche « décalée » de l’actualité, « notamment dans des pays où le taux d’analphabétisme est élevé : le dessin de presse peut avoir des lecteurs qui ne savent pas lire ! ».

Glez est membre de l’initiative « Cartooning for peace / Dessins pour la paix », née en octobre 2006 après l’affaire des caricatures de Mahomet, sous la houlette de l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan et du journaliste-caricaturiste français Plantu. Avec près de 80 autres dessinateurs, il prend part régulièrement à des expositions et des rencontres engagées en faveur de la liberté d’expression et de la reconnaissance du travail journalistique des dessinateurs de presse – certains travaillant dans un contexte social ou politique difficile.
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Retrouvez les dessins de Glez sur son site.

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