Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, ses proches et le procureur
Le nouveau procureur de la République en poste à Abidjan, Simplice Kouadio Koffi, doit entendre Laurent Gbagbo et ses proches à partir du 4 mai dans le cadre de l’enquête préliminaire qu’il dirige sur les crimes de l’ancien régime. Les auditions doivent se conclure au mois de juin.
De quoi est accusé Laurent Gbgabo ? Officiellement, de rien. Un vide qui pose problème du point de vue de la légalité de sa détention, comme le soulève déjà la fille de Simone Gbagbo, Marie-Antoinette Singleton, laquelle demande aussi un droit de visite pour son beau-père. Mais l’ancien président ivoirien, arrêté le 11 avril, doit être rapidement confronté à la justice de son pays, qui le soupçonne de crimes, d’exactions, de concussion et d’appels à la haine. Entre autres…
Dimanche, le président Ouattara a déclaré que Gbagbo serait entendu à partir de mercredi 4 mai par les enquêteurs à Korhogo (nord), où il se trouve en résidence surveillée, dans le cadre de l’ouverture d’une enquête préliminaire par le nouveau procureur de la République d’Abidjan, Simplice Kouadio Koffi. Celle-ci doit réunir suffisamment d’éléments pour inculper l’ancien chef d’État avant que des poursuites ne soient lancées contre lui, devant une juridiction nationale ou internationale, comme l’a promis Ouattara.
Assignés à résidence
« Les auditions de Laurent Gbagbo, de Simone Gbagbo et de leurs proches vont débuter dès la semaine prochaine, à partir du 4 mai. Ils ont été notifiés du début de ces auditions, qui seront menées par la police et la gendarmerie », avait dit samedi le ministre de la Justice, Jeannot Kouadio Ahoussou, qui a ajouté que quelque 200 proches de Gbagbo et personnalités de l’ancien régime, qui sont assignées à résidence à travers le pays, seraient entendus d’ici le mois de juin. « Elles figurent pour la plupart sur la liste des personnes sanctionnées par l’Union européenne », a-t-il précisé.
Selon le ministre, « Laurent Gbagbo est en résidence surveillée conformément à une loi de 1963, c`est une mesure inspirée du droit français. Le président de la République peut assigner à résidence pour une période de six mois renouvelable toute personne susceptible de provoquer des troubles à l’ordre public. […] Pour des raisons de sécurité, les auditions se dérouleront sur les sites de résidence surveillée. La situation à Abidjan est encore fragile, on ne veut pas prendre de risque. Laurent Gbagbo a été capturé vivant et il doit demeurer vivant », a-t-il expliqué.
« Nous avons exclu [de l’enquête préliminaire, NDLR] ce qui relève de la compétence de la Cour pénale internationale [CPI], comme les crimes contre l`humanité », a enfin souligné M. Ahoussou, précisant qu’une délégation technique de la CPI était présente depuis le 25 avril en Côte d’Ivoire. (avec AFP)
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