Kadhafi offre des milliers de dollars contre la capture du chef des insurgés libyens

Le « Guide » libyen Mouammar Kadhafi a décidé d’offrir une récompense financière en échange de la capture du chef de l’opposition libyenne, Moustapha Abdeljalil. Il a parallèlement poursuivi ses contre-offensives sur le terrain, mais aussi sur les plans diplomatique et médiatique.

Kaddafi veut la tête du chef de l’opposition armée. © AFP

Kaddafi veut la tête du chef de l’opposition armée. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 10 mars 2011 Lecture : 2 minutes.

Le colonel Kadhafi, qui semble toujours penser que l’insurrection contre lui n’est qu’une conspiration, a promis une récompense de 410 000 dollars (environ 296 000 euros) à celui qui capturerait Moustapha Abdeljalil, son ancien ministre de la Justice devenu le chef du Conseil national formé par l’opposition à Benghazi.

Ce Conseil tente d’obtenir une reconnaissance internationale, mais a essuyé un échec auprès de l’Union européenne (UE) mercredi. La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a refusé de le reconnaître comme représentant du peuple libyen, estimant que cette décision revenait aux États membres.

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Conséquence : un représentant du Conseil national doit être reçu par le président français Nicolas Sarkozy à Paris ce jeudi, et un autre a rencontré son homologue suisse Micheline Calmy-Rey.
 


Des insurgés libyens près de Ras Lanouf, après des raids aériens.
© AFP

Bombardements d’installations pétrolières à Ras Lanouf

Parallèlement, Mouammar Kadhafi cherche lui aussi à reconquérir des soutiens diplomatiques, ou au moins à éviter de faire l’objet de sanctions. Mercredi, il a dépêché un de ses proches au Caire, tandis qu’un autre émissaire a rencontré le chef de la diplomatie portugaise, Luis Amado. Un de ses représentants devait s’entretenir jeudi matin avec le secrétaire d’État grec aux Affaires étrangères.

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Sur le terrain, les insurgés semblent avoir enregistré un recul mercredi, même s’ils tiennent encore la ville stratégique de Ras Lanouf. Cette dernière, la plus proche du front Est et contrôlée par des insurgés, a subi plusieurs raids aériens de l’armée libyenne. D’après des témoins sur place et l’opposition, plusieurs installations pétrolières ont été touchées par des bombardements.

Une attaque a eu lieu près de la raffinerie d’As-Sidra, à proximité de Ras Lanouf, où plusieurs importantes explosions, d’immenses flammes et des boules de feu dans le ciel étaient visibles.

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L’état des lieux des combats (cliquer pour agrandir)

Les forces de Mouammar Kadhafi semblent préparer une grande offensive à Misrata, une ville située à l’est de Tripoli mais séparée du reste des régions contrôlées par les insurgés par le bastion pro-Kadhafi de Syrte, ville natale du « Guide ». D’après plusieurs témoins de nombreux soldats libyens convergent vers cette ville.

À l’ouest, les villes de Zenten et Zawiyah continuent d’opposer une résistance acharnée aux troupes de Kadhafi, qui les ont pourtant pris d’assaut il y a plusieurs jours.

Sur le front médiatique, Mouammar Kadhafi a accordé de nombreuses interviews, accusant, selon ses interlocuteurs, les pays occidentaux, ou encore Al-Qaïda d’être derrière cette insurrection contre lui.

Si une zone d’exclusion aérienne (une mesure envisagée par les Occidentaux pour empêcher les bombardements d’aviation libyenne) est mise en place « les Libyens verront ce que ces pays veulent vraiment faire – prendre leur pétrole – et ils prendront alors les armes », a-t-il affirmé. (Avec AFP)

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