Les Égyptiens appelés à voter pour la réforme de la Constitution le 19 mars
Les autorités égyptiennes ont fixé au 19 mars la date du référendum constitutionnel. Cette réforme de plusieurs amendements de la Loi fondamentale vise à rendre impossible l’installation d’un règne aussi long et liberticide que celui d’Hosni Moubarak.
Dans moins d’une quinzaine de jours, les Égyptiens auront la possibilité de se débarrasser de la Constitution qui avait permis à Hosni Moubarak de se maintenir au pouvoir pendant près de 30 ans.
C’est en effet le 19 mars qu’ils seront appelés aux urnes pour se prononcer sur une série d’amendements à leur Loi fondamentale.
Annonce sur Facebook
Cette date a été annoncée par le cabinet du Premier ministre sur sa page Facebook, en précisant que les bureaux de vote seraient ouverts de 8 à 19h.
La commission de huit juristes, chargée par l’armée de réfléchir à cette réforme constitutionnelle, propose aux Égyptiens la suppression d’un article de la Constitution, la modification de sept autres et la création d’un article et d’un alinéa.
Si le oui l’emporte, le président ne pourrait plus effectuer que deux mandats consécutifs de quatre ans chacun (contre six ans, sans limite du nombre de mandat, dans la Constitution actuellement suspendue). Lors de sa démission, Hosni Moubarak était proche du terme de son cinquième mandat.
Le projet de Constitution prévoit également l’assouplissement des très restrictives conditions de candidature à l’élection présidentielle ainsi qu’une supervision judiciaire des élections (une des principales revendications des militants pro-démocratie).
Prérogatives diminuées
Une fois élu, le président verrait ses prérogatives mieux contrôlées, notamment en matière de sécurité. Il n’aurait plus la possibilité d’ordonner qu’un civil accusé de terrorisme soit traduit devant un tribunal militaire, et surtout, l’instauration de l’état d’urgence serait plus difficile à mettre en oeuvre. Pour le mettre en place, le président devrait obtenir l’accord de la majorité de l’Assemblée du peuple et sa durée ne pourra dépasser six mois sans qu’un référendum ne décide d’une éventuelle prolongation.
Instauré dès l’arrivée au pouvoir d’Hosni Moubarak en 1981, l’état d’urgence est toujours en vigueur en Égypte.
Un président nouvellement élu serait aussi dans l’obligation de nommer un vice-président (qui est aussi son remplaçant en cas d’empêchement temporaire) dans les 60 jours suivant sa prise de fonction. Là encore, l’expérience de la présidence Moubarak, qui n’avait nommé de vice-président que sous la pression populaire après plus de 29 ans de pouvoir, reste dans les mémoires (avec AFP).
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