Libération de Tandja : le niet de la junte à la Cedeao

En réponse à la Cedeao, qui demandait la libération de l’ex-président Mamadou Tandja, la junte a répondu qu’il n’était pas question de le relâcher. Elle demande une révision de cette décision.

Mamadou Tandja, à une conférence de presse à Niamey, le 27 mars 2009. © AFP

Mamadou Tandja, à une conférence de presse à Niamey, le 27 mars 2009. © AFP

Publié le 9 novembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement nigérien n’entend pas se conformer aux recommandations émises par la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a-t-on appris mardi 9 novembre. L’organisation a jugé le maintien en détention de l’ex-président Mamadou Tandja illégal et a réclamé sa libération.

La junte va demander « la révision » de cette décision de justice, rendue par la Cedeao, qui n’a pas la possibilité de contraindre les États membres à appliquer ses verdicts.

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Décision des Nigériens et de leur justice

Renversé en février dernier par l’armée, l’ancien président nigérien Mamadou Tandja est, depuis, détenu dans l’enceinte de la présidence, dans une bâtisse communément appelée la « Villa verte ». Selon un jugement rendu par la Cedeao le 8 novembre, son maintien en détention est « illégal ». La Cour de justice de la Cedeao a examiné cette affaire après une plainte déposée par l’entourage du président déchu, qui réclamait « en son nom » sa libération. Mais celui, en juillet dernier, avait demandé son « maintien en détention », se désolidarisant de cette plainte et demandant « la clémence » de la junte.

Peu après, le chef de la junte au pouvoir, le général Salou Djibo, avait prévenu que l’ex-chef d’État ne serait pas « relâché » pour le moment. De même que son ex-ministre de l’Intérieur Albadé Abouba, gardé dans une caserne militaire à Niamey. Au « moment opportun », les Nigériens et « la justice » décideront du sort de Mamadou Tandja, a plusieurs fois déclaré le général Djibo par le passé.

« L’ex-président ne sera pas relâché comme s’il n’avait pas commis de crime », a confirmé une source gouvernementale au Niger. « Le seul parjure d’avoir violé son serment de respecter et de faire respecter la Constitution du Niger pouvait mettre Mamadou Tandja à l’ombre pendant de nombreuses années », a-t-elle assuré.

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Retour à un régime civil

Mamadou Tandja, vivement critiqué par la population et par la communauté internationale l’an dernier, avait tenté de faire passer en force une réforme de la Constitution lui permettant de se  maintenir au pouvoir après son second – et légalement dernier mandat. Cette dérive autocratique lui avait valu d’être renversé lors d’un putsch mené par l’armée, qui avait mis au pouvoir le Conseil supérieur pour la restauration de la démocratie (CSRD).

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Fin octobre, les Nigériens ont adopté à plus de 90 % le projet d’une nouvelle Constitution lors d’un référendum censé amorcer le retour à un régime civil, prévu en avril 2011. La nouvelle loi fondamentale fixe notamment la durée du mandat présidentiel à « cinq ans, renouvelable une seule fois ».  (avec AFP)

 

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