Angelin Preljocaj : « À Bamako, on a assisté à de la danse contemporaine africaine »

Le chorégraphe français Angelin Preljocaj, président du jury du concours de la Biennale Danse l’Afrique danse, organisé à Bamako du 29 octobre au 4 novembre, livre ses impressions sur la danse contemporaine africaine. Interview.

Le chorégraphe français Angelin Preljocaj présidait la biennale africaine de danse 2010 à Bamako © D.R.

Le chorégraphe français Angelin Preljocaj présidait la biennale africaine de danse 2010 à Bamako © D.R.

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Publié le 4 novembre 2010 Lecture : 1 minute.

Jeuneafrique.com : Quel bilan faites-vous de cette 8e édition de la Biennale Danse l’Afrique danse ?

Angelin Preljocaj : J’ai été très surpris par ce que j’ai vu. J’étais venu en Afrique assister à des plateformes de danse il y a cinq-six ans. Il n’y avait pas de véritable discours sur le quotidien, sur la contemporanéité. Parce que la création était liée à des organismes situés hors du continent. On appelait ça de la « danse africaine contemporaine ». Or cette année, on a assisté à de la « danse contemporaine africaine ». Le glissement sémantique est important.

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Qu’entendez-vous par là ?

On a assisté cette année à une danse véritablement contemporaine : elle s’intéresse aux questions sociales, au politique, à l’économique, à l’urgence du quotidien, même si elle part de la tradition. Mais ce n’est plus comme avant du recyclage de la tradition pour la maquiller de modernité.

Qu’est-ce qui a motivé le jury dans ses choix ?

Nous avons tenu compte de quatre éléments : le contenu de la pièce, la forme, la composition chorégraphique et la qualité de l’interprétation. Les trois lauréats ont tous proposé des créations absolument originales. Nous voulions favoriser l’émergence de nouvelles esthétiques et de nouveaux talents, plutôt que de récompenser quelque chose qui puisse s’adapter au public occidental.

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Il faut faire évoluer l’ensemble de la danse contemporaine, c’est-à-dire faire évoluer aussi la danse contemporaine européenne qui a tendance à s’académiser en insufflant du sang neuf, celui de cette danse contemporaine africaine. C’est bénéfique aussi pour nous, artistes européens, de voir quelque chose de nouveau, de différent.

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