Laurent Gbagbo : « Je n’exclus pas une victoire au premier tour de la présidentielle »

Dans une interview publiée dans le n° 2597 de Jeune Afrique, en kiosque du 17 au 23 octobre, le chef de l’État ivoirien Laurent Gbagbo explique pourquoi il est, selon lui, le meilleur candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre.

LAurent Gbagbo ne fait aucun cadeau à ses adversaires. © AFP

LAurent Gbagbo ne fait aucun cadeau à ses adversaires. © AFP

Publié le 15 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

C’est en « homme heureux » que Laurent Gbagbo s’engage dans la campagne électorale officiellement lancée ce 15 octobre. « J’aime mener ces batailles-là, j’aime battre campagne, ça m’excite », s’enthousiasme-t-il.

Le leader du Front populaire ivoirien (FPI), ancien opposant au père de la nation, Houphouët-Boigny, affirme : « Le 31 octobre 2010 marquera la fin de la guerre des héritiers d’Houphouët [-Boigny, NDLR], dont je ne suis pas. » Il pense que cette élection historique sonnera le glas du « dispositif qu’Houphouët avait mis en place pour barrer la route à l’autre Côte d’Ivoire ». Celle qu’il représente, selon lui.

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Fraude inévitable mais acceptable

Abordant la prévention de la fraude électorale et le désarmement des ex-rebelles, il se dit « globalement satisfait » de ce qui a été réalisé dans ces domaines. « Je sais bien qu’il y aura encore quelques fraudes, qui ne seront pas de notre fait. Mais dans une mesure disons acceptable et quasi inévitable », reconnaît-il.

Si les sondages le donnent presque tous vainqueur, Laurent Gbagbo se refuse à y voir le signe d’une victoire inéluctable. D’autant qu’il y a le poids des indécis. « En matière électorale, le risque zéro n’existe pas. Mais lorsque dix sondages, huit TNS-Sofres, un Gallup et un Afrobarometer, vous placent en tête depuis un an et demi et jusqu’à l’avant-veille du scrutin, il est rare qu’ils se trompent tous. » Raison pour laquelle, à la question d’une éventuelle victoire au premier tour, il déclare sereinement : « Je ne l’exclus pas. »

De Gaulle ivoirien

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Laurent Gbagbo prétend être le candidat le plus proche des Ivoiriens : « Je suis africain et ivoirien. Je préférerai mourir plutôt que de brader l’Afrique et la Côte d’Ivoire », dit-il, assurant qu’il est également le plus patriote. « Je persiste et je signe. Il y a moi et il y a ceux qui ne font et qui ne disent qu’en fonction des desiderata de l’extérieur. »

Le chef de l’État ne fait pas de cadeaux à ses challengers. Au sujet d’Alassane Ouattara : « Répéter de meeting en meeting qu’on sait où trouver l’argent qui sauvera le pays, c’est se comporter en vendeur d’illusions. » Et à destination de Henri Konan Bédié, la pique se veut historique : « Pétain a capitulé, De Gaulle a résisté. Inutile de vous préciser qui ressemble à qui aujourd’hui en Côte d’Ivoire. »

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Saluant la nouvelle orientation des relations franco-ivoiriennes, avec la récente visite de Claude Guéant à Abidjan, le président Gbagbo se dit « très satisfait de ce contact ». Mais il ne faut pas lui parler du séjour du juge français Patrick Ramaël, en charge des dossiers Guy André Kieffer et Xavier Ghelber. Selon lui, « les Ivoiriens se fichent complètement de Ramaël ».

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