Présidentielle : les deux finalistes s’engagent à créer un gouvernement d’union nationale

Les efforts du général Sékouba Konaté commencent à porter leurs fruits. Mardi 12 octobre, une rencontre entre les deux candidats Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo a débouché sur leur engagement à former un gouvernement d’union nationale après l’élection. S’il y en a une…

Les deux candidats à la présidentielle, Cellou Dalein Diallo (D) et Alpha Condé. © AFP

Les deux candidats à la présidentielle, Cellou Dalein Diallo (D) et Alpha Condé. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 13 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

À douze jours de l’élection présidentielle, la campagne électorale a enfin retrouvé un peu de sérénité. Les deux finalistes du second tour prévu pour le 24 octobre en Guinée, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, se sont rencontrés mardi 12 octobre dans un hôtel de Conakry. En maître de cérémonie, le secrétaire général de la Présidence, l’indispensable Tibou Kamara, a su trouver les mots pour que les deux rivaux acceptent d’évoquer avec sérieux l’hypothèse d’un gouvernement d’union. Au point de s’engager oralement à en former un après l’élection.

« L’élection, ce n’est pas la guerre »

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En sortant de la réunion, le leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), Alpha Condé (18 % des voix au premier tour), a tenu à apaiser les craintes des Guinéens. « Nous avons décidé de lancer deux messages importants à nos militants et au peuple de Guinée. Le premier message, c’est que l’élection, ce n’est pas la guerre, nous allons mener une campagne civilisée et éviter tout affrontement », a-t-il déclaré devant les journalistes.

« Le second message, a-t-il ajouté, c’est que quel soit le vainqueur, il s’engage à former un gouvernement d’union nationale, afin que tous les Guinéens se donnent la main pour construire ce pays. Ensuite, nous avons décidé de garder le contact entre nous. »

Quant à Cellou Dalein Diallo (43 % des voix au premier tour), candidat de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), il a tenu en substance le même dicsours. « Nous nous sommes engagés à lancer un appel à nos partisans afin qu’ils fassent preuve de retenue, de responsabilité, afin d’éviter tout débordement pour que la campagne se fasse dans de bonnes conditions. […] Nous avons aussi abordé la gestion du pays et avons tous les deux marqué notre disponibilité et pris l’engagement d’associer, quel que soit le gagnant, celui qui aura perdu dans la gestion du pays. Nous avons aussi décidé de maintenir le dialogue entre nous. »

« Cri du cœur »

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Selon Tibou Kamara, Sékouba Konaté souhaitait que les candidats s’entendent non seulement pour un « bon déroulement des élections » mais également pour « des lendemains d’élections paisibles ». Et son idée d’un gouvernement d’union nationale, qu’il a proposé lundi soir aux deux candidats, fait donc florès.

« Ce cri du cœur a été bien entendu par les deux leaders qu’il faut remercier pour leur esprit d’ouverture et leur maturité civique et politique qui permet aujourd’hui d’aborder avec beaucoup plus de sérénité et de confiance notre avenir », a conclu Kamara.

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Reste la question de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). L’UFDG réclame toujours à corps et à cris le départ de son président, menaçant de boycotter le scrutin. « Nous avons projeté d’aller en campagne à partir de vendredi mais, avant, nous tenons absolument à ce que la question de la présidence de la Ceni soit réglée. Nous ne voulons pas de Louceny Camara à la tête de la Ceni. S’il est maintenu à ce poste, il n’y aura pas d’élections dans ce pays », a déclaré à l’agence Reuters le porte-parole de l’UFDG, Mamadou Bah Baddiko. Rien n’est donc encore acquis.
 

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