Hillary Clinton et la « relation spéciale » avec le Nigeria

Embrasement du Delta du Niger, violences interreligieuses, état de santé de Yar’Adua, trois réalités du Nigeria que la secrétaire d’Etat américain a pu « apprécier » lors de sa visite à Abuja.

Publié le 13 août 2009 Lecture : 2 minutes.

C’est comme si tous les problèmes du Nigeria s’étaient télescopés ces dernières semaines pour donner du grain à moudre à Hillary Clinton. Arrivée le 11 août au soir à Abuja, cinquième étape de son périple africain après Kinshasa, la secrétaire d’Etat américaine n’avait qu’à se servir dans l’actualité immédiate pour nourrir son entretien avec le président Umaru Yar’Adua et ses conférences de presse prévus le lendemain.

Le pétrole, dont le Nigeria est le cinquième fournisseur des Etats-Unis ? Le 6 août est entrée en vigueur l’amnistie proposée par l’Etat fédéral aux miliciens qui, dans le Delta du Niger – la région productrice d’or noir du pays, dans le Sud -, sabotent les installations pétrolières et enlèvent les employés des compagnies pour revendiquer un meilleur partage des richesses. La religion, si souvent prétexte à des affrontements mortels dans ce pays où musulmans et catholiques sont à peu près en nombre égal ? Du 26 au 30 juillet, des violences entre les adeptes de la secte islamiste Boko Haram et les forces de sécurité avaient fait plus de 700 morts à Maiduguri, dans l’Etat septentrional de Borno, où la charia – la loi islamique – est appliquée.

la suite après cette publicité

La santé du président, et, plus généralement, la capacité à gouverner de cet homme réputé faible, arrivé au pouvoir en 2007 comme la marionnette de son prédécesseur, Olusegun Obasanjo ? Deux jours après la visite d’Hillary Clinton, Umaru Yar’Adua devait s’envoler vers l’Arabie saoudite pour un bilan médical.

A l’exception du dernier, l’ex Première dame a abordé tous ces sujets ouvertement. Elle a ajouté la corruption, faisant remarquer qu’elle avait occasionné pour le pays une perte de 300 milliards de dollars ces trente dernières années. Le tout dans le but de construire une « relation spéciale » – dixit Ojo Maduekwe, ministre des Affaires étrangères – avec ce Nigeria tout aussi spécial, géant africain par sa démographie – ses 140 millions d’habitants en font le pays le plus peuplé du continent – et par son économie – ses ressources pétrolières en font aussi le premier producteur.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

L’Afrique, priorité des Etats-Unis

Contenus partenaires