Le football togolais à nouveau en crise

Après avoir été rétrogradé de l’armée le mois dernier, le lieutenant-colonel Rock Balakiyèm Gnassingbé, demi-frère du président Faure Gnassingbé, est inquiété au sein de la Fédération Togolaise de Football (FTF) qu’il préside depuis le début de l’année.

Publié le 1 août 2009 Lecture : 2 minutes.

Les nuages s’amoncèlent au dessus de Rock Gnassingbé. Quelques mois après sa réélection, le 18 janvier dernier, à la tête de la Fédération Togolaise de Football (FTF), le demi-frère aîné du président Togolais, Faure Gnassingbé, est à nouveau sous le feu des critiques.

Jeudi, les responsables de trente-six clubs et ligues de football sur les cinquante deux que compte la fédération ont signé une pétition exigeant purement et simplement son départ. Dans ce document les signataires représentés par Kossi Adjodo, premier vice-président du Maranatha FC, demandent la convocation d’un congrès extraordinaire « dans un délai de trois mois » pour élire un nouveau bureau exécutif.

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Leurs principaux griefs portent sur la gestion de la fédération ainsi que son « dysfonctionnement criard » et « l’ambiance délétère » qui y règne.

« Il nous faut une vision novatrice de nature à favoriser un nouvel élan de (notre) football », explique Adjodo.

« Ce n’est pas du tout responsable de faire circuler une pétition comme celle-là, la veille du match Togo-Maroc, une rencontre très importante pour le Togo », souligne pour sa part le président de la FTF.

Crise de confiance

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Le Togo doit affronter le Maroc le 6 septembre, à Lomé, pour le compte des qualifications du Mondial 2010, qui se tiendra en Afrique du Sud, et celles de la Coupe d’Afrique des Nations (Can), co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale.

Tout est donc en place pour raviver la sérieuse crise de confiance que connaît la Fédération depuis les tensions entre joueurs et dirigeants apparues à l’occasion de la coupe du monde 2006, en Allemagne, au sujet de versements de primes.

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La même année, quatre responsables de la FTF avaient démissionné en bloc pour marquer leur mécontentement pour le « mépris des statuts et des règlements » attribué à Rock Gnassingbé.

Elu président de la FTF en 1998, le demi-frère aîné du chef de l’Etat togolais a perdu son mandat en 2007 face à Tata Adaglo Avlesi. Mais, en 2008, une décision d’organiser de nouvelles élections à la FTF, en proie à des dissensions, a été prise par la Fédération Internationale de Football (FIFA) et le gouvernement togolais. Rock Gnassingbé a récupéré son siège en début d’année face à Tata Avlesi et Winny Dogbatsè.

Disgrâce politique

Cette fronde intervient surtout dans un contexte particulier. En disgrâce avec le régime, Rock Gnassingbé, qui est également le directeur général adjoint du Port Autonome de Lomé (Pal), a été évincé le 10 juillet de son poste de commandant du Régiment Blindé de Reconnaissance et d’Appui (RBRA).

Cette éviction serait due à sa trop grande proximité avec son frère Kpatcha, autre demi-frère du chef de l’Etat, arrêté en avril dernier pour « tentative d’atteinte à la sureté de l’Etat ».

Ce dernier, actuellement dans les locaux de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), annexe de la présidence de la République, est dans l’attente de son procès.

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