Les « Footballeurs pour la vie » taclent le sida

Un collectif d’anciens footballeurs se mobilise pour sensibiliser la nouvelle génération de joueurs sud-africains aux dangers de l’exposition au virus du sida, qui les concerne particulièrement.

Publié le 15 mai 2009 Lecture : 2 minutes.

« J’ai le droit de refuser si ma petite amie veut utiliser un préservatif ». Devant ce type de remarque s’élève désormais, en Afrique du Sud, la voix des animateurs du projet «Footballeurs pour la vie».

Composé de huit anciens joueurs professionnels, ce collectif entend mettre à mal les idées reçues sur le sida et les comportements à risque en vigueur dans le milieu du football sud-africain.

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Tout part d’un constat : beaucoup de jeunes footballeurs talentueux acquièrent gloire et succès en très peu de temps et se retrouvent projetés dans un monde auquel ils ne sont pas préparés.

« Lorsque vous n’aviez jamais eu 1 000 rands (120 dollars) et que vous en gagnez tout à coup 20 000 (2 400 dollars), vous avez accès à des choses que vous n’aviez pas avant, comme les femmes, la drogue ou l’alcool », déclare à Irinnews Ronny Zondi, l’un des animateurs et ancien joueur des Orlando Pirates, une équipe renommée en Afrique du Sud.

Financé par l’ONG John Hopkins Health and Education in South Africa (JHHESA), ce programme né début 2009 se compose de séances hebdomadaires réparties sur l’ensemble de l’année. Le but est de donner aux joueurs les armes nécessaires pour évoluer dans le nouveau milieu qui est le leur, par la prévention et le conseil. De la gestion de leur budget à leur attitude avec les filles, les animateurs abordent tous les sujets sensibles qui peuvent conduire à des comportements à risque.

Utiliser les joueurs comme « modèles »

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Selon Ronny Zondi, plusieurs joueurs d’Afrique du Sud sont morts après une infection liée au VIH, ce que les clubs n’assument pas au grand jour. Les instigateurs du projet déplorent le manque d’informations dispensées par les clubs professionnels. Ils rappellent qu’un cinquième des adultes sud-africains sont séropositifs. Selon eux, certains joueurs pourraient donc être infectés sans le savoir.

«Footballeurs pour la vie» souhaite ainsi exploiter la renommée et l’influence des joueurs dans le pays pour relayer les canaux de prévention. Puisqu’il est très difficile de sensibiliser les hommes atteints du virus, « il est donc logique de se servir des joueurs afin d’influencer d’autres hommes », explique Ronny Zondi.

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L’Onusida l’a bien compris, qui a nommé en mars dernier le footballeur d’origine togolaise Emmanuel Adebayor Ambassadeur itinérant du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida. Joueur d’Arsenal élu Footballeur africain de l’année, le sportif déclare que parmi les jeunes, « beaucoup ne sont pas conscients du problème du VIH, ni du risque de contamination, et ne savent pas comment se protéger. »

« Les stars du sport comme Emmanuel sont d’excellents modèles de comportement pour les jeunes », confirme de son côté Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida.

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