Isolé, Rajoelina se retranche derrière une « Haute autorité de transition »

Andry Rajoelina a présenté mardi la composition de la Haute autorité de transition d’« ouverture » qui doit diriger Madagascar pendant au maximum deux ans. Le jeune politicien maintient donc le cap malgré les sanctions internationales condamnant la façon dont il a accédé au pouvoir.

Publié le 1 avril 2009 Lecture : 2 minutes.

Andry Rajoelina ratisse large. Le président contesté de Madagascar a présenté mardi la composition de sa Haute autorité de transition (HAT), dont la composition est, selon lui, « un signe d’ouverture fort ». « Tous les partis politiques, les régions, y sont représentés », a précisé l’ancien maire d’Antananarivo, la capitale. « Tous les partis politiques », dont le TIM de Ravalomanana, obligé de quitter la tête de l’Etat le 17 mars. 

« Ce n’est pas moi qui vais changer la Constitution » 

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HAT" w:st="on">La HAT est emmenée par le premier ministre Monja Roindefo Zafitsimivalo. Il compte 44 membres, dont 41 ont été nommés. Leur tâche ? Gérer les affaires du pays pendant une durée maximum de deux ans, et le conduire à de nouvelles élections. Les assises nationales des 2 et 3 avril doivent définir plus avant les attributions et le fonctionnement de la HAT, et déterminer le calendrier de la transition. 

Andry Rajoelina n’a ni démenti ni reconnu une éventuelle candidature à la prochaine présidentielle. « Ce n’est pas moi qui dois décider, ce n’est pas moi qui vais changer la Constitution », a-t-il simplement déclaré. La loi fondamentale malgache fixe à 40 ans minimum l’âge pour devenir chef de l’Etat, et l’ex-disc jockey n’en a que 34. 

Lundi, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a suspendu Madagascar de son organisation, comme l’avait fait l’Union africaine à la mi-mars. Une suspension qui court « jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel » et de Marc Ravalomanana à son poste. 

« Ce n’est pas une bonne solution d’isoler le pays » 

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La sanction de la SADC s’ajoute aux multiples accusations de « coup d’Etat » à travers le monde. Réagissant à la marginalisation de Grande" w:st="on">la Grande Ile, Andry Rajoelina a estimé que « si les pays amis veulent vraiment le développement de Madagascar, ce n’est pas une bonne solution d’isoler le pays ». 

Et d’ajouter : « On a élu un président de la République (Marc Ravalomanana) pour respecter la Constitution, pas pour la bafouer. Est-ce que la SADC est prête à cautionner quelqu’un qui ne respecte pas l’orthodoxie financière ? Est-ce que la communauté internationale valide quelqu’un qui a commandité une tuerie ? C’est à eux qu’il faut poser la question ». 

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La « tuerie » qu’il évoque fait référence aux événements du 7 février dernier : la garde présidentielle de Marc Ravalomanana avait tiré sans sommation sur une foule de manifestants pro-Andry Rajoelina, faisant 28 morts.

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