Hysacam étend sa toile au Niger

L’entreprise camerounaise a décroché le marché du ramassage et du traitement des ordures de la ville de Niamey. Une première à l’international, qu’elle entend rééditer.

Publié le 11 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

Pour 1 milliard de F CFA par an (1,5 million d’euros), Hysacam, l’entreprise camerounaise d’hygiène et de salubrité, sera désormais chargée de la collecte, du ramassage et du traitement des déchets ménagers (incinération) de Niamey, la capitale du Niger. Le contrat, d’une durée de cinq ans, a été conclu en novembre dernier entre Michel Ngapanoun, son directeur général, et Dia Salifou Aboubacar, le président du conseil de la communauté urbaine de Niamey. Un marché négocié entre les deux parties après quelques mois de discussions.

L’agglomération de Niamey compte près de 1,5 million d’habitants. Mais la croissance de sa population (près de 4,8 % par an) et son extension géographique urbaine, avec une superficie de 255 km², génèrent un besoin croissant en infrastructures et en services publics d’hygiène et d’assainissement. La collecte des déchets ménagers était jusque-là assurée par une régie directe de la municipalité et une mise à contribution des associations, qui ont atteint leurs limites. Hysacam doit parvenir à professionnaliser les opérations de collecte et de traitement.

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Deux semaines avant la signature du contrat, une douzaine de camions-bennes de l’entreprise camerounaise s’étaient déjà positionnés dans les rues de Niamey. Une centaine d’employés, de balayeurs et d’agents administratifs ont également été recrutés sur place. La direction de cette filiale sera assurée par Christian Djeutcheu, un cadre maison formé en France par Veolia, société liée à Hysacam par un partenariat technique depuis 2006.

L’entreprise camerounaise récolte ainsi les fruits d’un redressement entamé avec succès en 1994, lorsqu’un groupe de cadres maison décida de racheter 80 % des parts que le groupe français GranJouan, associé de Sita, revendait pour quitter le pays après quelques années de lourdes pertes. Niamey sera ainsi la première capitale non camerounaise à bénéficier – tout comme Yaoundé – d’un système de collecte « à l’européenne », avec des bennes à compaction qui sillonnent la ville à longueur de journée.

Un parc de 300 camions

Certes, le contrat décroché au Niger reste modeste par rapport à ceux signés au Cameroun par Hysacam, loin ainsi des 6 milliards de F CFA que rapporte annuellement la communauté urbaine de Yaoundé ou des 7,5 milliards de celle de Douala. « Le marché, affirme Michel Ngapanoun, a été adapté aux réalités de la capitale du Niger. Nous sommes à la phase initiale d’un processus qui va certainement évoluer. » Car Niamey est surtout un premier pas significatif de l’entreprise camerounaise sur des marchés internationaux où elle n’était pas présente jusque-là.

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Avec l’ouverture d’une succursale au Niger, Hysacam devient l’un des rares groupes proprement africains à prospérer sur le marché du ramassage et du traitement des ordures en milieu urbain. La plupart des grandes capitales africaines ont en effet confié ce secteur à des groupes étrangers, souvent français, comme Veolia. Née en 1969, Hysacam tente ainsi de cultiver sa spécificité, en revendiquant à ce jour quasiment toutes les villes de grande et moyenne importance du Cameroun, soit un périmètre de 5 millions de personnes, un chiffre d’affaires de 16 milliards de F CFA (25 millions d’euros), 3 000 salariés, et un parc, en 2008, de plus de 300 camions et engins que l’entreprise entend bien déployer hors du Cameroun.

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