Médecine : la fuite des cerveaux coûte cher à l’Afrique

L’exode des médecins africains représente une perte sèche de plusieurs milliards de dollars pour le continent.

Dans une université équato-guinéenne. © Vincent Fournier/J.A

Dans une université équato-guinéenne. © Vincent Fournier/J.A

Publié le 8 décembre 2011 Lecture : 1 minute.

Deux milliards de dollars… C’est ce que perdent, chaque année, neuf pays d’Afrique subsaharienne à cause de l’émigration des médecins et personnels de santé qu’ils ont formés. Telles sont les conclusions de l’étude menée par un groupe de chercheurs canadiens et publiée le 25 novembre dans le British Medical Journal. Pour ne rien arranger, l’Éthiopie, le Kenya, le Malawi, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe sont les pays du continent les plus touchés par le virus du sida.

Meilleurs salaires

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« On savait que les médecins africains émigraient vers les pays riches, en revanche on ignorait l’impact de tels mouvements sur leurs pays d’origine », explique Edward Mills, spécialiste de la santé mondiale à l’Université d’Ottawa, qui a dirigé cette étude. Tandis que la formation d’un médecin coûte 21 000 dollars en Ouganda, elle s’élève à 58 700 dollars en Afrique du Sud, qui, avec le Zimbabwe, subit les pertes économiques les plus importantes liées à cette fuite des cerveaux.

Pour chiffrer ces coûts, les chercheurs se sont penchés sur les budgets consacrés aux enseignements primaire, secondaire et universitaire dans ces neuf pays. Ils ont aussi évalué le bénéfice que les destinataires de ces migrations – en l’occurrence l’Australie, le Canada, la Grande-Bretagne et les États-Unis – en tiraient.

Ces départs accentuent les problèmes de santé publique au sud du Sahara. Ainsi, pour lutter contre le sida, l’Afrique du Sud devrait avoir trois fois plus de médecins et d’infirmières… Du coup, l’émigration du personnel de santé rend cet objectif difficile à atteindre. « Pour ces pays, la seule façon de stopper une telle fuite des cerveaux est d’offrir de meilleurs salaires aux médecins et d’améliorer leurs conditions de travail », conclut Edward Mills.

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