Afrique du Sud : African Leadership Academy, pépinière d’élite
Former de futurs leaders et les retenir sur le continent : la réponse de l’African Leadership Academy (ALA) au déficit de main-d’œuvre qualifiée.
![Le campus de l’African Leadership Academy (ALA), en périphérie de Johannesburg. © African Leadership Academy](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2011/11/04/003112011175115000000ALA-AfriqueduSud.jpg)
Le campus de l’African Leadership Academy (ALA), en périphérie de Johannesburg. © African Leadership Academy
Joel Mwale a de grandes ambitions et n’a pas peur d’en parler. « J’espère devenir un bon chef d’entreprise – peut-être serai-je un Bill Gates africain d’ici à quelques années », déclare-t-il. Ce Kényan de 18 ans est le type d’étudiant que recherche l’African Leadership Academy (ALA). Il fait partie des 83 élèves venus de plus de trente pays africains, en septembre dernier, pour entamer à Johannesburg leur première année d’étude dans l’école créée par Fred Swaniker, un Ghanéen de 34 ans.
Grâce à un cursus de deux ans alliant formation théorique et formation en entreprise, ALA veut faire naître une nouvelle génération de dirigeants africains. Et combler ainsi le déficit de compétences sur le continent. Un déficit qui contraint les sociétés venant investir en Afrique à embaucher des expatriés, alors que des employés locaux leur reviendraient moins cher et apporteraient leur connaissance du marché et leurs réseaux. « Les entreprises emploient des étrangers à des postes d’encadrement et de stratégie, mais aussi à des postes techniques, en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée sur place, explique Mthuli Ncube, chef économiste de la Banque africaine de développement (BAD). Un phénomène accentué par la fuite des cerveaux. »
85% de boursiers, 36 000 d’euros de frais de scolarité
Le nationalisme grandissant complique encore la situation, souligne Seshi Samuel, cadre du cabinet de conseil Ernst & Young. « Les pays africains veillent à ce que des employés locaux soient présents au sein des entreprises », explique-t-elle. Résultat : « Il y a une vraie guerre pour s’arracher les talents. »
Face à ces difficultés, Swaniker veut créer un « réservoir de talents ». Pour contrer la fuite des cerveaux, chaque étudiant s’engage à travailler pendant dix ans en Afrique à partir de ses 25 ans. Dans le cas contraire, il doit rembourser les 50 000 dollars (36 000 euros) de frais de scolarité, plus les intérêts. Environ 85 % des étudiants bénéficient d’une bourse complète. L’école, qui a reçu quelque 22 millions d’euros de dons (de Cisco Systems, MasterCard Foundation, Crédit suisse Foundation, notamment), développe des réseaux pour aider les étudiants à trouver des stages et du travail sur le continent. L’objectif est de faire émerger « 6 000 leaders en cinquante ans ».
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