Japon : la chute d’Ichiro Ozawa, le « shogun de l’ombre »

Longtemps il a fait et défait les gouvernements japonais. Accusé de financement illégal de parti politique, Ichiro Ozawa comparaît depuis le 6 octobre devant un tribunal de Tokyo. Et crie à la machination.

Ichiro Ozawa est accusé de financement illégal de parti politique. © Kyodo Kyodo/Reuters

Ichiro Ozawa est accusé de financement illégal de parti politique. © Kyodo Kyodo/Reuters

Publié le 30 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Sale temps pour le Parti démocrate du Japon (PDJ). La formation au pouvoir depuis deux ans est en effet éclaboussée par une affaire de financement illégal. Le procès très médiatisé d’Ichiro Ozawa, l’un de ses anciens présidents, s’est ouvert à Tokyo au début du mois.

Homme fort de ce parti de centre gauche, Ozawa, 69 ans, a longtemps été intouchable. Surnommé le shogun de l’ombre, il faisait et défaisait les gouvernements. Fils de parlementaire, il commença sa carrière au Parti libéral démocrate (PLD), qui, après la Seconde Guerre mondiale, domina la vie politique locale pendant plus d’un demi-siècle. Dans l’ombre du tout-puissant Kakuei Tanaka, il entama dans les années 1970 une irrésistible ascension au sein du grand parti de droite, qu’il quittera pourtant, en 1993, en raison de différends idéologiques. En 1998, il fonde le Parti libéral, qui milite pour une modernisation de la vie politique et une refondation de la diplomatie japonaise, trop dépendante à son gré des États-Unis, puis se rapproche du PDJ. En 2003, les deux formations fusionnent. Fort de sa base parlementaire, Ichiro Ozawa est élu à la tête de la nouvelle formation en 2006.

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Historique

C’est un tacticien hors pair. Sous son leadership, les démocrates remportent en 2007 les élections à la Chambre haute de la Diète, puis les législatives deux ans plus tard – un succès historique. Il n’a pourtant jamais été nommé Premier ministre. À cause de ce satané scandale politico-financier, qui, cette même année 2009, le contraint de démissionner de la présidence du PDJ. La justice lui reproche d’avoir falsifié ses comptes de campagne électorale en 2004. D’abord blanchi par le bureau du procureur, il a été inculpé en 2010 sur la recommandation d’un panel indépendant de citoyens. Lors de sa première comparution devant le tribunal, le 6 octobre, il a plaidé non coupable et dénoncé une machination ourdie contre lui.

Bien qu’affaibli, Ozawa reste à la tête de la plus importante tendance de son parti. Mais son étoile décline. Au cours de l’été dernier, il a été incapable d’imposer son candidat face à Yoshihiko Noda, qui dirige aujourd’hui le gouvernement. 

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