Air Algérie change de commandant de bord

Un nouveau PDG a été nommé le 19 juin à la tête du transporteur national. Spécialiste du secteur, Mohamed Salah Boultif a désormais pour missions de redresser la compagnie et de restaurer son image dégradée.

Mohamed Salah Boultif (d.) succède à Abdelwahid Bouabdallah (g.). © D.R.

Mohamed Salah Boultif (d.) succède à Abdelwahid Bouabdallah (g.). © D.R.

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 7 juillet 2011 Lecture : 3 minutes.

Air Algérie va-t-il enfin sortir définitivement de la zone de turbulences ? Le 19 juin, les autorités du pays ont confié les manettes de la compagnie nationale, en proie à de graves problèmes sociaux et de gestion, à un bon connaisseur du secteur aérien : Mohamed Salah Boultif. Patron de Tassili Airlines, la filiale de transport aérien du groupe pétrolier Sonatrach, qu’il dirigeait depuis février 2011 seulement, il succède à Abdelwahid Bouabdallah. Ce dernier, qui avait pris les rênes du transporteur national en 2008, fait notamment les frais d’un conflit social qui s’éternise, perturbe le fonctionnement de la compagnie et pénalise les voyageurs.

Autant dire que les défis qui attendent le nouveau PDG d’Air Algérie sont immenses. Pour les relever, Mohamed Salah Boultif devra puiser dans sa longue expérience dans le domaine des transports. Représentant de son pays au siège de l’Organisation internationale de l’aviation civile (Oaci), au Canada, entre 2005 et 2006, il est diplômé de l’École nationale d’administration d’Alger. Mohamed Salah Boultif a successivement été administrateur du premier tour-opérateur du pays, l’Office national algérien du tourisme (Onat) ; chef de division à la direction générale d’Air Algérie ; représentant de la compagnie à Paris entre 2002 et 2003 ; conseiller au ministère des Transports ; et directeur général de l’Établissement de gestion de services aéroportuaires d’Alger (EGSA).

Dans l’immédiat, il devrait travailler à l’apaisement du climat social au sein de l’entreprise

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C’est donc en connaisseur du transporteur que Mohamed Salah Boultif, qui a souvent été cité depuis 2007 comme un bon candidat au poste de PDG, prend ses nouvelles fonctions. Il cède son fauteuil de directeur général de Tassili Airlines à Fayçal Khelil, le président de la Société de gestion des participations des ports (Sogeports). Dans l’immédiat, le nouveau patron d’Air Algérie devrait travailler à l’apaisement du climat social au sein de l’entreprise. L’atmosphère est minée par des revendications salariales et une fronde syndicale contre les projets de restructuration de la compagnie (notamment la filialisation d’activités). Considéré comme un proche de l’actuel ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, il devra ensuite s’attaquer à la restauration de l’image dégradée de la compagnie et à l’amélioration de la qualité du service.

Flotte renforcée. Objectifs : conserver voire gagner des parts de marché, mais surtout faire face à la concurrence. La compagnie, qui a réalisé en 2009 (dernières données disponibles) un chiffre d’affaires en hausse de 10 % sur un an, à 560 millions d’euros, est en effet confrontée à la montée en puissance du français Aigle Azur sur les vols entre la France et l’Algérie. Un marché sur lequel Air Algérie est en perte de vitesse et a vu sa part passer de 60 % à 50 % au cours de ces dernières années.

Pour remonter la pente, Mohamed Salah Boultif s’appuiera sur le plan d’investissement quinquennal (2009-2014) de plus de 950 millions d’euros de son prédécesseur. Ce programme prévoit notamment le renforcement de la flotte : sept Boeing 737-800 et quatre ATR pour le développement du réseau intérieur – un marché d’environ 1,5 million de passagers en 2009 (+ 12 %) – ont été commandés. Avant l’arrivée de Mohamed Salah Boultif, Air Algérie tablait, pour la fin de cette année, sur 42 avions, contre 31 en 2008. À cela s’ajouteront à partir de 2012 cinq appareils supplémentaires : deux avions sanitaires (pour le tourisme médical) et trois autres gros-porteurs. Le tout pour un montant de 400 millions d’euros. Air Algérie compte ainsi porter le nombre de passagers transportés à 6 millions en 2014, soit deux fois plus qu’aujourd’hui.

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