Guinée : un vent fertile souffle sur les lettres

Depuis 2006, L’Harmattan Guinée publie en moyenne cinq livres par mois et organise de nombreuses rencontres dans sa librairie. De quoi semer la passion de l’écriture et de la lecture à travers le pays.

Librairie, de l’Harmattan Guinée à Conakry. © Vincent Fournier/J.A.

Librairie, de l’Harmattan Guinée à Conakry. © Vincent Fournier/J.A.

cecile sow

Publié le 11 juillet 2011 Lecture : 2 minutes.

Guinée : L’effet Alpha
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Guinée : L’effet Alpha

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Les locaux de L’Harmattan Guinée ne paient pas de mine. Située dans une ruelle du centre de Conakry, à quelques encablures du palais Sékoutoureya, la petite librairie, dont on devine les rayons à travers une grille verte, passe inaperçue. Au fil des ans, elle est pourtant devenue un lieu incontournable où, au moins une fois par mois, écrivains connus, jeunes auteurs, intellectuels en tout genre et étudiants en quête de savoir et de joutes culturelles se retrouvent.

Un catalogue qui s’est étoffé

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Depuis cinq ans, séances de dédicace et débats passionnés se succèdent dans ce petit temple de la culture bien fourni. « Soixante-quinze pour cent des ouvrages ont été édités par nous », se réjouit Sansy Kaba Diakité, le directeur de la maison d’édition de droit guinéen, créée en septembre 2006, qui produit en moyenne cinq ouvrages par mois. Dans un premier temps, il s’agissait surtout de romans, de recueils de poèmes et de pièces de théâtre, mais, au cours des dernières années, essais politiques et historiques sont venus compléter le catalogue et les étagères. Grâce à un partenariat avec L’Harmattan France, L’Harmattan Guinée arrive à vendre ses livres 50 % moins cher que dans l’Hexagone. Les prix dépassent en effet rarement 15 euros.

Parmi les ouvrages parus l’an dernier, plusieurs ont battu des records de ventes, avec jusqu’à 500 exemplaires écoulés, ce qui est beaucoup compte tenu du faible pouvoir d’achat des Guinéens. Parmi les best-sellers actuels figurent notamment L’Avenir de l’industrie minière en Guinée, d’Ibrahima Soumah, Ahmed Sékou Touré (1922-1984). Président de la Guinée, d’André Lewin, ambassadeur de France en Guinée de 1975 à 1979, et Camp Boiro. Parler ou périr, d’Alsény René Gomez.

Poètes et politiciens

Du côté des auteurs publiés, on remarque notamment des personnalités politiques bien connues des lecteurs guinéens, comme l’ancien président de l’Assemblée nationale (2002 à 2008) et premier ambassadeur de Guinée en France (1978 à 1984), El Hadj Aboubacar Somparé, avec Brève Histoire du Rio Nunez (2008). Le poète, comédien et dramaturge Ahmed Tidjani Cissé, actuel ministre de la Culture, a quant à lui publié deux ouvrages chez L’Harmattan Guinée en mars dernier : une pièce de théâtre (Au nom du peuple) et un recueil de poèmes (Derrière la palissade, des femmes, des enfants). En mai, c’est le dernier chef du gouvernement de l’ère Conté, Ahmed Tidiane Souaré, qui a publié À mon tour de parler, confession sous la forme d’un entretien avec notre confrère Cheikh Yérim Seck.

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À mentionner également : Guinée. Le général Sékouba Konaté au cœur de la transition (seconde édition), du journaliste Boubacar Yacine Diallo, paru en avril 2011. C’est l’un des ouvrages les plus demandés de la librairie, avec Un Africain engagé, d’un certain… Alpha Condé. Sous-titré « Ce que je veux pour la Guinée », ce livre, issu d’entretiens avec le journaliste Jean Bothorel, est paru en juin 2010 aux éditions Jean Picollec.

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