Madagascar : Rajoelina, avec la bénédiction de la SADC

À la surprise générale, le médiateur de la Communauté de développement de l’Afrique australe a proposé un boulevard au président de la transition malgache, Andry Rajoelina..

Publié le 15 février 2011 Lecture : 2 minutes.

Près de deux ans après la fuite de Marc Ravaloma­nana, la jauge de la légitimité internationale a basculé de manière spectaculaire du côté d’Andry Rajoelina. Certes, Ravalomanana, lâché par les Américains puis par les Sud-Africains, n’a cessé de perdre du crédit auprès de la communauté internationale ces derniers mois. Mais il pouvait toujours compter sur la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), qui a la main sur la médiation. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

Le 31 janvier, le représentant de l’organisation régionale, le Mozambicain Leonardo Simão, a présenté aux Malgaches un plan de sortie de crise qui a surpris jusque dans les rangs de la Haute Autorité de la transition (HAT). « On ne s’y attendait pas. Jusqu’à présent, la SADC nous avait sans cesse diabolisés », reconnaît un collaborateur de Rajoelina.

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Blanc-seing

Les propositions de Simão, qui doivent être approuvées par les différentes parties, frisent le copier-coller avec l’accord d’Ivato, signé en août 2010 par une centaine de partis à l’initiative de la HAT, mais boycotté par les mouvances des trois anciens présidents (Ratsiraka, Ravalomanana et Zafy). Selon cette « feuille de route », Rajoelina reste le président de la transition ; c’est lui qui nommera le Premier ministre et les membres du gouvernement (sur propositions des signataires de la feuille de route) ; c’est lui aussi qui nommera les nouveaux membres des deux Chambres créées par l’accord d’Ivato. Rajoelina pourra par ailleurs se présenter à l’élection présidentielle, à condition de démissionner soixante jours avant.

Simão ne se contente pas de donner un blanc-seing à Rajoelina : il exclut aussi son principal adversaire. « Ravalomanana ne devrait pas rentrer à Madagascar jusqu’à l’instauration d’un climat politique et de sécurité favorable, dont l’appréciation relèvera […] du futur gouvernement à l’issue des élections », précise la feuille de route. Autrement dit : il ne pourra pas se présenter à la présidentielle, qui devra avoir lieu avant le 30 novembre 2011.

Comment expliquer un tel revirement ? « Le long séjour [un mois, NDLR] de Simão sur l’île lui a ouvert les yeux. Il s’est rendu compte que le rapport des forces a bien changé », estime un acteur de la médiation. Alors que les trois principales mouvances sont plus que jamais divisées, Rajoelina jouit, de son côté, d’une popularité grandissante auprès des Malgaches et a su fédérer de nombreux partis.

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Mais, selon Alain Tehindrazanarivelo, président du Groupe parlementaire pour la réconciliation nationale, « la SADC semble surtout désireuse de sortir au plus vite de la crise politique, car une autre crise, sociale celle-là, s’annonce ». Depuis quelques semaines, les prix des produits de première nécessité et des carburants s’envolent.

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