Corruption : la chasse sera bientôt ouverte

Avec la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), la chasse semble ouverte pour vaincre la corruption.

Le magistrat Vincent Lebondo Le-Mali est le président de la CNLCEI. © D.R.

Le magistrat Vincent Lebondo Le-Mali est le président de la CNLCEI. © D.R.

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Publié le 21 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Gabon : première année, premier bilan
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« Cinquante dossiers sont en cours de traitement », révèle le magistrat Vincent Lebondo Le-Mali, président de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI). « Et dans chacun de ces dossiers, au moins deux ou trois personnalités connues sont impliquées », poursuit-il, sans en dire plus. Discrètement logée dans un immeuble de Libreville, la commission, créée en 2003 et composée de magistrats, de hauts fonctionnaires et de personnalités de la société civile, essaie de prendre ses marques dans un environnement où les détournements de deniers publics sont rarement sanctionnés.

Ses détracteurs tancent sa discrétion, laissant perdurer le sentiment d’impunité, alors que les détournements de l’argent de l’État se poursuivent. Ils critiquent cette « usine à gaz », qu’ils accusent d’être un alibi pour montrer qu’il existe une volonté politique de combattre la corruption.

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Pourtant, si jusqu’à présent son tableau de chasse reste maigre, elle monte en puissance et compte bien faire mentir ceux qui la prennent pour un faire-valoir du pouvoir. Lebondo Le-Mali, qui attend de rencontrer Ali Bongo Ondimba dans les prochains jours, se dit soutenu par le Palais dans sa volonté d’épingler les mauvais gestionnaires. Une ombre au tableau : la Cour criminelle spéciale, auprès de laquelle la commission renvoie les cas susceptibles de poursuites judiciaires, n’a pas tenu de session depuis le début de l’année. Pourtant, le patron de la CNLCEI a en projet d’y transférer au moins cinq dossiers avant décembre 2010…

Sur le plan de la prévention, la CNLCEI va veiller avec plus de vigueur au respect de l’obligation de déclaration de biens : lors de la formation de l’actuel gouvernement, elle a recueilli la déclaration de biens des ministres et assimilés avant leur prise de fonctions. Il en sera de même pour tous les autres nouveaux gestionnaires de la fortune publique, qui doivent désormais déclarer leurs biens dans un délai de trois mois après leur prise de fonctions, sous peine d’amende. En attendant, la commission projette d’envoyer une délégation à la rencontre des organes anticorruption du Cameroun et du Congo pour examiner des possibilités de partenariat.

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