Dieudonné Niangouna : « Ce n’est pas de formation dont on manque, mais d’argent »

ProfilAuteur_SeverineKodjo

Publié le 7 octobre 2010 Lecture : 1 minute.

Jeune Afrique : Quel regard portez-vous sur ces cinquante ans d’indépendance ?

Dieudonné Niangouna : Je refuse de répondre à cette question, ça n’a pas de sens. Cinquante ans par rapport à qui ? Qui a fixé cette date ? Les Congolais vivent là depuis bien plus longtemps. À 50 ans, un pays n’est pas encore un pays. Il lui faut beaucoup plus de temps pour se construire. On ne peut pas en parler comme ça en cinq minutes, c’est beaucoup trop complexe. Si vous me donnez la possibilité d’écrire un pamphlet, alors là, oui, je veux bien répondre.

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Les Inepties vivantes reviennent sur les guerres qui ont ensanglanté le Congo durant les années 1990. Dans ce contexte, quel rôle le théâtre peut-il jouer ?

Comme le dit Brecht, « le théâtre est un instrument de scandale ». Non pas qu’il s’agisse de provoquer la polémique, mais le théâtre est lui-même un scandale, sinon il devient un instrument de propagande. Le plateau est un champ de bataille : on ne discute pas mais on se bat sur scène, on engage un combat pour des idées qui s’affrontent. L’art dramatique est au cœur de la démocratie. C’est un acte de résistance qui convoque la contradiction.

Sur le continent, que manque-t-il au théâtre pour qu’il s’épanouisse ?

L’argent. J’entends dire, ici et là, que les acteurs africains manquent de formation. En fait, ce n’est pas de formation dont on manque mais d’argent pour justement pouvoir ouvrir des écoles, des théâtres… On monte nos pièces avec des bouts de ficelle, on bricole. Avec des moyens, nous pourrions aller plus loin dans nos créations et partager davantage avec le public.

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