Code pénal : entre charia et droit moderne
Le code pénal mauritanien, promulgué en 1983, combine le droit musulman et le droit dit « moderne », inspiré de l’ancienne puissance coloniale. Bien que nécessitant un grand nombre de preuves, il arrive que des « peines de charia (la loi islamique) » soient prononcées : Cent coups de fouet et un an d’emprisonnement en cas de zina (« adultère »), amputation de la main en cas de vol… Il est en revanche rare qu’elles soient mises en œuvre, les décrets d’application n’étant pas signés. Conséquence : la détention arbitraire de condamnés attendant en vain leur châtiment corporel derrière les barreaux alors qu’ils ont purgé leur peine d’emprisonnement. Huit femmes qui se trouvaient dans cette situation viennent d’être libérées.
Pour certains, il faut supprimer les peines islamiques. « La justice mauritanienne est en retard, ceux qui la rendent appartiennent à une féodalité religieuse », dénonce Aminetou Mint Moctar, présidente de l’Association des femmes chefs de famille et porte-parole acharnée de tous les laissés-pour-compte. Pour d’autres, le statu quo est stratégique. « La charia est un élément de notre identité, notre code pénal ne peut être exclusivement français, se défend un magistrat. Et puis le contexte n’est pas favorable. Les islamistes nous accuseraient de nous détourner de l’islam et d’être des mécréants. Il ne faut pas leur donner des arguments. »
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