Petit miracle du football
Si quelques milliers de Ghanéens, Algériens, Ivoiriens, Nigérians et Camerounais sont au rendez-vous, l’une des déceptions de la première Coupe du monde sur le sol africain aura été l’absence de supporteurs venus du reste du continent. Sur les 1,8 million de billets vendus sur la Toile pour les 64 matchs, seuls 11 000 ont été achetés en Afrique, hors Afrique du Sud.
![Certains nigérians ont pu faire le déplacement pour fenir assister aux matchs du Mondial et souten © Reuters](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/06/22/023062010155216000000nig.jpg)
Certains nigérians ont pu faire le déplacement pour fenir assister aux matchs du Mondial et souten © Reuters
« C’était trop compliqué pour nos frères. Il fallait avoir une carte Visa et une connexion internet. Ce n’est pas donné à tout le monde », explique John Okorro, un Nigérian vivant à Yeoville. « Et puis il faut de l’argent. C’est plus cher de prendre l’avion de Lagos à Johannesburg que de Lagos à Londres », ajoute-t-il.
Néanmoins, la diaspora profite de la fête. Certains ont pu s’offrir des billets à 400 rands (environ 40 euros). Parmi eux, un groupe de Nigérians qui ont défrayé la chronique samedi, quand on leur a interdit d’amener des poules, vivantes et peintes en vert, dans le stade Ellis Park, à Johannesburg, quand les Super Eagles affrontaient l’Argentine.
Pour ceux qui n’ont pas de billet, ce sera la télé, entre compatriotes dans les quartiers d’immigrés comme Yeoville, ou encore Woodstock, au Cap. Et ils sont chaque jour plus nombreux à se rendre dans les Fan Fests, ces lieux publics équipés d’écrans géants, où les matchs sont diffusés gratuitement et où la police assure la sécurité.
Le Mondial fait un peu oublier l’ambiance de xénophobie qui a prévalu ces dernières années. « Today is Africa day », a lancé un commentateur de la télévision nationale, avant le match Ghana-Serbie, incitant ses compatriotes à toujours soutenir l’équipe africaine qui joue, quel que soit l’adversaire. Miracle du football, le climat tendu entre nationaux et étrangers s’est apaisé. Et quand, dimanche 13, les Ghanéens l’ont emporté 1 à 0, on a ressenti un frémissement de fierté partagé par tous les Africains. « Un miracle » que les immigrés espèrent voir se prolonger après la finale.
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