Paris réclame aussi Khalifa
C’était le 3 septembre 2002, dans une somptueuse villa qu’il avait acquise pour 35 millions d’euros, sur les hauteurs de Cannes. Cette soirée-là, Rafik Khalifa accueille stars et starlettes de la jet-set internationale, vedettes des médias et du show-biz français pour fêter avec faste le lancement en France de sa chaîne de télévision, Khalifa TV. C’était l’époque ou le golden boy algérien était l’homme qu’il fallait fréquenter. Une télé, une compagnie aérienne, Khalifa Airways, qui desservait même Dubaï et Johannesburg, un contrat de sponsoring avec l’Olympique de Marseille pour 15 millions d’euros, une société de location de voitures de luxe à Paris, tout semblait sourire à Moumen.
Le début de la fin commence en octobre 2002, quand la presse française divulgue des notes de la DGSE, le contre-espionnage français, faisant état d’un « actionnariat opaque » dans le groupe Khalifa, ainsi que « des fonds mal identifiés ». Khalifa ferme boutique et part s’installer à Londres. En novembre 2003, la justice française décide d’ouvrir une enquête pour banqueroute, abus de bien sociaux et détournement de fonds dans les sociétés de Khalifa en France. Plusieurs cadres du groupe, notamment l’épouse de Khalifa, ainsi qu’Amine Chachoua, chargé d’affaires de Khalifa à Paris, avaient été entendus et incarcérés, avant d’être libérés. En mars 2007, le tribunal de Nanterre lance un mandat d’arrêt contre l’homme d’affaires. L’instruction de l’affaire Khalifa est toujours en cours en France.
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