Algérie : la guerre continue

Publié le 25 janvier 2010 Lecture : 1 minute.

1960 : enfin libres !
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1960 : enfin libres !

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En 1960, cela fait quatre ans que le Maroc et la Tunisie sont indépendants. En Algérie, le Front de libération nationale (FLN) a déclenché la lutte de libération à la fin de 1954. Rappelé au pouvoir en 1958 par « un quarteron de généraux en retraite », Charles de Gaulle a renvoyé les militaires à leur métier, et le plan Challe, appliqué de février à septembre 1959, est meurtrier pour les maquisards. Cependant, le président de la République abat ses cartes. Le 29 avril, dans un entretien avec le directeur de L’Écho d’Oran, il confie : « L’Algérie de papa est morte. Ceux qui ne le comprennent pas mourront avec elle. » Convaincu par son conseiller Bernard Tricot qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu sans que soit ouverte au Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) une perspective d’arriver à ses fins par la voie politique, il se décide à proclamer, le 16 septembre, le droit des Algériens à l’autodétermination.

Le FLN prend acte, mais précise qu’il ne peut être question d’autodétermination sans négociation préalable. De Gaulle répond, le 10 novembre, qu’il est prêt à engager des pourparlers, publics ou secrets. Dix jours plus tard, blocage : le GPRA désigne ses négociateurs : les chefs historiques détenus, ce que Paris enregistre comme une provocation. C’est un peu cela. Plus exactement, c’est une façon de gagner du temps, car les désaccords internes doivent être tranchés par le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA), instance suprême qui se réunira du 16 décembre 1959 au 18 janvier 1960.

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Après cinq ans de guerre, une négociation est en vue. Mais la partie algérienne, incertaine sur ses objectifs, redoutant le changement de terrain – du djebel au tapis vert – par lequel il faudra pourtant bien passer un jour, hésite à sauter le pas. La partie française sous-estime les résistances qu’elle va rencontrer du côté de son armée, des ultra-colonialistes et des Français d’Algérie, que le mot autodétermination vient d’aiguillonner. La guerre continue.

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